Paris, « un véritable refuge pour les homosexuels », selon une étude comparative sur la sexualité des Français

« Observateur attentif… », le site de rencontre CAM4 a lancé, avec l’IFOP, un « Observatoire de la vie sexuelle des Parisiens à l’heure des nouvelles technologies ».

Les études locales sur la sexualité étant rares, voire inexistantes, ce dispositif d’envergure réalisé auprès de 2 000 personnes, représentatif de la population parisienne âgée de 18 ans et plus, repose sur le principe d’une « enquête miroir » qui compare les Parisiens à l’ensemble des Français sur tout un ensemble de questions relatives à leur vie de couple, leurs expériences et leurs pratiques sexuelles.

Les premiers résultats de l’enquête montrent que la capitale constitue, comme toute grande ville, à la fois un refuge des « sexualités minoritaires », en premier lieu desquels les homosexuels, et le « territoire privilégié où s’inventent aujourd’hui les modèles sexuels et amoureux de demain. »

13% des Parisiens se définissent ainsi comme gays, soit près du double de l’ensemble des Français (7%). Et « les expériences à caractère bisexuel » apparaissent beaucoup plus répandues chez les hommes à Paris (27%) que dans le reste du pays (17%).

La proportion de célibataires est aussi nettement plus élevée dans la population adulte vivant intra-muros (43%) que dans la population résidant en province (33%). Tandis que l’ancienneté de la relation de couple est moins élevée : les « vieux couples » étant deux fois moins nombreux dans la capitale (25%) qu’à l’échelle nationale (41%).

Et puis, « offrant des possibilités de rencontres accrues dans le cadre d’un espace garantissant à la fois l’anonymat et une grande liberté d’action », l’infidélité y est aussi une pratique plus courante, notamment dans la gent masculine, avec 58% à Paris contre 48% en moyenne à l’échelle nationale. Et l’on note un accroissement par ailleurs des pratiques à risques, surtout chez les jeunes, ainsi qu’« un recours à la prostitution » plus répandu à Paris (38%) qu’à l’échelle nationale (22%), qui touche là encore plus particulièrement les jeunes hommes (34%) que dans le reste du pays (11%).

Constituant un espace où la sexualité est donc moins contrôlée et la transgression des interdits, beaucoup moins sanctionnée, la métropole parisienne apparaît clairement ainsi comme un lieu d’émancipation et de liberté privilégiés, « le territoire de la liberté sexuelle par excellence », conclut l’étude.

La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, statut marital) après stratification par arrondissement de résidence. Et les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 16 septembre au 3 octobre 2016.

Joëlle Berthout
stophomophobie.com