Suisse Chômage six fois plus élevé parmi les trans

Pour la première fois, une enquête examine la situation des personnes transgenre sur le marché du travail suisse. Elle souligne le risque de déclassement qui accompagne le coming-out et la transition.

Si l’on en croit la projection la plus courante, on compterait 40’000 personnes transgenres en Suisse. Une population mal connue, particulièrement quant à leur situation sur le marché du travail. Sur un échantillon modeste, 35 personnes, Transgender Network Switzerland (TGNS), organisation faîtière des trans suisses, a réalisé une toute première enquête* à ce sujet. Elle est riche d’enseignements. Premier choc: le nombre de sans-emploi parmi ce groupe s’élève à 20%. Six fois plus que le taux de chômage national.

Maroc Manifestations hostiles contre l’écrivain homosexuel Abdallah Taïa à El-Jadida

Le 18 mai dernier, alors qu’était organisée à la Faculté des Lettres d’El Jadida une journée d’étude autour des textes de l’écrivain marocain de langue française Abdallah Taïa, une manifestation de jeunes islamistes a pris corps puis déferlé dans les couloirs de la Faculté.

À l’origine du grief des manifestants, l’homosexualité de l’écrivain qu’il avait rendue publique en 2009 en publiant une lettre ouverte intitulée « l’homosexualité expliquée à ma mère » dans le magazine Telquel.

Tout en subtilité, les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « L’université est pour les étudiants et non pour les homosexuels », « c’est une honte de voir l’université ainsi en train de mourir », « Comment peut-il prêcher la liberté, la noblesse et la droiture alors qu’il est lui-même sujet à une déviance sexuelle des plus basses et des plus ignobles ? », Nous devons défendre notre identité, nos enfants et notre religion ».

Une histoire des homos suisses

Une histoire des homos suisses

En 1942 entrait en vigueur la dépénalisation partielle de l’homosexualité. Quoi donc qu’est-ce comment? Vraie avancée ou hypocrisie? Un peu des deux mon Capitaine.

«A quoi bon poursuivre les invertis? C’est un vrai bonheur pour la société que ces malheureux psychopathes se contentent de leurs rapports mutuels, dont le résultat est absolument stérile et ne nuit en rien à notre descendance.» Auguste Forel, 1906. Un type sympa, ce Forel. Limite progressiste, pour l’époque. C’est avec cette citation que les historiens Thierry Delessert et Michaël Voegtli préfacent leur ouvrage «Homosexualités masculines en Suisse, De l’invisibilité aux mobilisations», sorti dernièrement aux Presses polytechniques et universitaires romandes. Outre l’histoire des associations, ce petit livre orange et fort bien documenté décrit, entre autres, les débats qui ont accouché de la dépénalisation partielle ainsi que le processus de catégorisation des homosexuels par toute une série d’experts, juristes et psychiatres. Dont Forel, donc. Auguste-Henri de son prénom, Vaudois de son état, entomologiste et psychiatre suisse au tournant des 19e et 20e siècles.

L’appel du 25 Juin

L’année dernière, le combat de Marie et Chloé Avrillon, toutes deux membres fondatrices de Rainbow Brest, avait été relayé par la presse fortement. Ce combat est celui d’une famille composée de Chloé, transsexuelle née femme dans un corps d’homme, Marie, qui a toujours aimé les femmes, et de leur trois enfants. L’histoire est surtout celle de conventions de société qui ont forcé Marie comme Chloé à prétendre être quelqu’un qu’elles n’étaient pas pendant plus d’une décennie.

Au moment où Marie rencontre Wilfrid, qu’ils éprouvent l’un pour l’autre des sentiments et décident de se marier, leur couple rentre dans toutes les cases de notre société bien pensante. Oui, mais voilà. Marie a toujours aimé les femmes et ce secret la ronge, et quand on est maman de trois enfants, le poids du secret devient encore plus insupportable. Mais commun clin d’oeil du destin, au moment où elle se soulage de ce coming auprès de la personne qui partage sa vie, Wilfrid lui avoues s’être toujours senti(e) femme, coincée, bloquée dans un corps qui n’est pas le sien.