« Nous ne pouvons pas tolérer les attaques persistantes contre la communauté LGBTI en Pologne »

Les eurodéputés se sont alarmés ce lundi 14 septembre d’une « détérioration » de la situation de l’Etat de droit en Pologne, notamment des atteintes à l’indépendance des juges ainsi que des discriminations à l’égard des personnes LGBTI, rapporte l’AFP. Juan Fernando Lopez Aguilar (Socialistes et démocrates), auteur d’un rapport sur le sujet, a souligné que ces atteintes aux valeurs de l’UE portaient « préjudice à la crédibilité du projet européen », évoquant un « effondrement constitutionnel » dans le pays.

Malgré les condamnations de Varsovie par la Cour de justice de l’UE, l’indépendance du pouvoir judiciaire est « bâillonnée », a-t-il souligné, dénonçant le rétrécissement des droits et libertés touchant la liberté d’association, de réunion, d’expression, de manifestation et la liberté des médias.

Quant aux zones « anti-LGTBI » décrétées en Pologne, elles sont « incompatibles » avec le droit européen, a-t-il jugé. En juillet, l’UE avait refusé des subventions européennes à six villes polonaises anti-LGBTI.

« Nous ne pouvons pas tolérer les attaques persistantes contre la communauté LGBTI en Pologne », a abondé l’eurodéputée allemande Terry Reintke (Verts), dénonçant une « campagne présidentielle honteuse » basée sur « l’homo et la transphobie ».

Des manifestations se sont multipliées en Pologne en signe de solidarité avec la communauté LGBTI après l’arrestation en août d’une militante à Varsovie. Des dizaines de participants à cette mobilisation avaient été arrêtés lors d’affrontements avec la police.

Avant le scrutin présidentiel de juillet, les conservateurs au pouvoir dans ce pays profondément catholique ont volontiers usé d’une rhétorique anti-LGBT. Le président Andrzej Duda, qui a été réélu, avait comparé « l’idéologie LGBT » au « néo-bolchévisme ».