Municipales à Paris : Toute l’ambiguité de Nathalie Kosciusko-Morizet sur le dossier LGBT

L’Association des familles homoparentales (ADFH) qui a publié jeudi 27 février les réponses des candidats à la mairie de Paris à son questionnaire sur les droits des couples homosexuels.

“On saluera que Mme Nathalie Kosciusko-Morizet […] revoit aujourd’hui sa position et trouve maintenant que tant ‘l’adoption d’enfants par les couples homosexuels’ que ‘l’adoption de l’enfant du conjoint dans un couple homosexuel’ sont des progrès sociaux”, commente l’association qui parle de “revirement”.

L’ADFH met en effet en avant une interview de l’actuelle candidate UMP à la mairie de Paris datant de 2012 dans laquelle elle déclarait : “Je ne suis pas pour une démarche qui peut conduire à l’adoption par des couples homosexuels”.

Mais son équipe réfute tout “revirement”, confirmant au contraire la positon de la député en faveur de l’adoption simple pour les mariés de même sexe. Elle réitère toutefois son hostilité à l’adoption plénière, d’où son abstention du vote du projet de la loi Taubira en 2013, “qui ouvre la voie à la PMA et la GPA”, explique son directeur de campagne sur Le HuffPost.

NKM a par ailleurs décidé la destitution de sa tête de liste dans le 2e arrondissement, Hélène Delsol, militante anti-mariage gay qui, selon la version officielle, aurait déposé sa liste de douze noms à la préfecture avec un de ses proches en seconde position contrairement à ce qui était prévu. Mais il semblerait qu’au delà de cette question, la proximité d’Hélène Delsol avec la Manif pour tous n’est quelque peu exacerbé la candidate.

“On ne peut pas confondre un arrondissement avec une paroisse. Ça fait maintenant 20 jours que Delsol refuse de mener campagne avec ses colistiers et en particulier avec Catherine Michaud en disant à ses équipes ne parlez pas à ‘cette sale gouine'”, a rapporté un proche de NKM au Lab d’Europe1.

Elle avait pourtant été choisie comme “gage” à la droite traditionnelle pour faire oublier son abstention lors du vote à l’Assemblée. Elle l’avait même préférée à Sébastien Chenu, secrétaire national pro-LGBT de l’UMP, qui l’avait notamment soutenue à la primaire, lui assurant une certaine promotion auprès de la communauté gay.

Au sein de la nouvelle liste officielle Kosciusko-Morizet, Catherine Michaud doit désormais occuper la deuxième place et se retrouve ainsi théoriquement éligible.

Mais l’ancienne tête de liste a fait savoir qu’elle entendait poursuivre sa campagne en dissidence. Un nouveau couac pour NKM dont la municipale parisienne va bientôt finir par ressembler à un calvaire.