Mariage pour tous: Hollande retire l’expression «liberté de conscience» pour les élus

POLITIQUE -«La clause de conscience n’est pas prévue dans la loi», assure notamment Claude Bartolone…

DERNIERE MINUTE. 17h20: Hollande retire l’expression «liberté de conscience» pour les élus appelés à célébrer les mariages homosexuels, selon son entourage.

Les propos de François Hollande mardi, qui a invoqué, pour les maires, la possibilité d’objecter de leur «liberté de conscience» pour ne pas célébrer un mariage homosexuel a choqué les partisans du «mariage pour tous» et une bonne partie des socialistes. «Une faute sémantique et de calendrier» au lendemain de la mobilisation des anti-mariage gay, selon un élu socialiste, «un reniement», «une capitulation en rase campagne» pour Noël Mamère alors que les associations qui défendent le mariage gay crient leur colère. Du coup, pour les ministres et les ténors de la majorité, il s’agit depuis mardi soir d’atténuer la parole du chef de l’Etat. C’est Bruno Le Roux, l’un de ses fidèles et patron du groupe PS à l’Assemblée qui a commencé sur Twitter: «Toutes les mairies devront célébrer tous les mariages, mais un élu qui ne le veut pas pourra déléguer à un autre officier d’Etat Civil. C’est déjà le cas aujourd’hui où certains élus ne célèbrent pas de mariages pour diverses raisons. C’est clair, la loi s’appliquera partout».

Harlem Désir a enchaîné sur Radio Classique mercredi matin en donnant sa propre interprétation de la sortie présidentielle, niant tout recul: «Il [Hollande] a donc voulu à la fois dire que la loi devrait s’appliquer d’une façon universelle – il défend ce mariage pour tous, c’est un progrès de l’égalité, une protection pour toutes les familles-» et «il a voulu s’assurer que partout, dans toutes les municipalités, ce droit au mariage soit effectif».
Hollande devra «repréciser les choses»

Puis Christine Taubira s’est fendue d’un communiqué en milieu de matinée pour mettre les choses au clair. La célébration du mariage «pour tous» sera assurée «dans chaque commune de France au nom de l’égalité des droits» et «l’Etat en sera le garant scrupuleux», écrit la Garde des Sceaux. Le droit au mariage dans la commune de l’un des époux, «inchangé depuis 1804, ne connaîtra aucune dérogation», ajoute-t-elle.

Claude Bartolone, le président de l’Assemblée national, est lui allé à l’encontre des propos présidentiels en assurant que «la clause de conscience n’est pas prévue dans la loi» à venir. Lui aussi y va de son interprétation. «C’est une formule qui a été employée par le président de la République, mais la clause de conscience n’est pas prévue dans la loi qui va être présentée à l’Assemblée nationale», a-t-il estimé lors de «Questions d’Info» LCP/France Info/Le Monde/AFP, en ajoutant que François Hollande aurait l’occasion de «repréciser les choses». Donnant ainsi l’impression, comme Christiane Taubira, de recadrer le chef de l’Etat.

Mais le chef de l’Etat est lui même (re)monté au créneau. Au cours de la conférence de presse avec Mario Monti, François Hollande s’est brièvement arrêté sur ce sujet de politique intérieure. «La loi doit s’appliquer partout, dans toutes les communes», a-t-il insisté, dans l’espoir de couper court aux polémiques. Et pour dissiper tout malentendu, le chef de l’Etat reçoit ce mercredi à l’Elysée une délégation de l’Inter-LGBT qui s’était dit «scandalisée» par les propos de Hollande.

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