Mariage homo : Le maire d’Arcangues a cédé à l’amende et veut rencontrer Valls

Le maire d’Arcangues qui refusait d’unir dans sa commune un couple d’hommes, a laissé entendre vendredi que la menace de payer 1.000 euros d’astreinte quotidiens à la suite d’une action en justice, avait joué dans la décision de céder sur le mariage, que célèbrera un adjoint “volontaire”.

“Tout pèse”, a déclaré Jean-Michel Colo sur France Bleu Pays Basque. “On avait reçu un référé, on avait une astreinte de 1.000 euros par jour, ce n’est pas sérieux. Vous avez 1.000 euros a sortir par jour, vous ? Moi non plus, mes adjoints non plus. On ne voulait pas aller jusque-là, et on a eu raison”.

Il a assuré qu’en réunion avec ses adjoints jeudi soir, “on était unis sur l’analyse, on est pour les lois naturelles, on est pour des logiques, on est pour le bon sens, on n’était pas pour cette ‘farce'”, dit-il à propos du mariage homosexuel. “Et finalement un de mes adjoints a eu le courage de dire, bon, et bien voilà, j’y vais”.

“Personnellement je continuerai le combat”, a souligné le maire opposé au mariage homosexuel.

Jean-Michel Colo, qui au plus fort du bras-de-fer, avait écrit au ministre de l’Intérieur pour le rencontrer, a redit qu’il “souhaite sincèrement être reçu” par Manuel Valls, qui l’avait de son côté menacé de sanction, et évoquer avec lui “beaucoup de vides juridiques qu’il va falloir repenser”, selon lui dans la loi Taubira.

“Il y a forcément d’autres maires qui ne voudront pas faire les mariages, et au nom de quoi un conseiller municipal qui ne voudrait pas le faire (y) serait obligé?”, a demandé le maire (DVD) du village de 3.000 habitants.

Jean-Michel Colo, 60 ans, répétait depuis un mois qu’il refuserait de marier des couples de même sexe. Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel, ensemble depuis 1997 et qui voulaient se marier à Arcangues, avaient porté plainte pour discrimination contre le maire et ses adjoints, qu’ils ont aussi assignés en référé. Les élus encouraient jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

Le maire a assuré que ses adjoints et lui “ne regrettent absolument rien” du bras-de-fer médiatisé, qui leur a montré qu'”il y a beaucoup plus de monde qu’on ne le croit” en soutien de leur position.

“Je suis très content que la France ait vu qu’il y a un petit village qui ne se laissait pas faire, et que c’était au Pays Basque que ça se passait”, a-t-il conclu