Ligue 2 : plainte contre les auteurs des chants homophobes qui ont provoqué l’arrêt du match Nancy et Le Mans

C’est « Historique ! Pour la première fois en France, un match de football professionnel a été interrompu en raison de chants homophobes. Décision arbitrale courageuse et parfaitement justifiée », se félicite Julien Pontes, cofondateur de Rouge Direct, qui lutte contre l’homophobie dans les stades.

« Après avoir adressé depuis deux ans des mises en demeure à la Ligue de Football Professionnel (LFP) pour qu’elle les sanctionne, nous ne pouvons qu’exprimer notre profonde satisfaction. L’interruption n’a duré que quelques instants mais ne devrait pas rester sans conséquences. »

En mars dernier, Nathalie Boy de la Tour, présidente de la LFP, déclarait que ces chants faisaient partie du « folklore » du football. Propos irritants pour la Ministre des Sports Roxana Maracineanu également, qui précisait le mois suivant sa volonté de voir les arbitres « interrompre les matches » en cas d’homophobie dans les stades, comme ils pouvaient déjà le faire pour des actes racistes. Le Président de la République, Emmanuel Macron, s’est aussi positionné dans ce sens, estimant au mois de juin, ne pas pouvoir s’habituer à ces chants sous prétexte qu’ils seraient scandés dans un stade de football.

« On nous affirmait que ces engagements seraient impossibles », poursuit Julien Pontes. « Preuve en a été faite ce vendredi 16 août. Il faut systématiquement appliquer le règlement sur le terrain, comme l’a fait courageusement Monsieur l’arbitre Mehdi Mokhtari lors de la rencontre entre Nancy et Le Mans, face à ces chants hostiles et discriminatoires qui, d’après nos informations, étaient : “Les Messins, c’est des pédés, la Ligue, on t’encule” »

Les déclarations de l’entraîneur du Mans, M. Richar Déziré ne sont pas anodines : « Il ne faut pas laisser passer ce genre de choses. Ça n’a rien à faire dans un stade de football, dans le sport en général et dans la vie tout court. C’est bien que des mesures soient prises radicalement ».

« Notre Collectif Rouge Direct s’associe donc aux associations STOP homophobie et Mousse dans le cadre d’un dépôt de plainte au pénal pour retrouver et sanctionner les auteurs des chants homophobes qui ont provoqué l’arrêt du match entre Nancy et Le Mans. »

Mais il ne doit pas y avoir « deux poids, deux mesures », insiste le militant, qui rappelle que, « si dernièrement les clubs de Lens et de Grenoble (Ligue 2) ont reçu des sanctions, le PSG n’a toujours pas fait l’objet d’une même procédure en dépit des graves manifestations d’homophobie constatées lors du match contre l’OM au Parc des Princes, le 17 mars dernier ». « Pratiques inacceptables », selon la Ministre des Sports, qui avait là encore réaffirmé sa volonté de les éradiquer.

La LFP répondra néanmoins de son inaction devant les tribunaux administratifs. Une assignation lui a été adressée en juillet. « Cet arrêt de match de Ligue 2 doit faire écho en Ligue 1, où les enjeux financiers sont extrêmement sensibles », conclu Julien Pontes.