Pour la troisième année consécutive, l’attaquant égyptien du FC Nantes, Mostafa Mohamed, a refusé de prendre part à la journée de lutte contre l’homophobie organisée par la Ligue de football professionnel (LFP). Un choix personnel réaffirmé ce samedi 18 mai, à l’occasion de la 34e et dernière journée de Ligue 1, qui lui vaudra une nouvelle sanction financière de la part de son club.
Selon des informations croisées de L’Équipe et RMC Sport, le joueur a exprimé sa volonté de ne pas disputer la rencontre face à Montpellier, afin d’éviter de participer à cette opération de sensibilisation. Encadrée chaque année par la LFP, cette journée prévoit notamment que les équipes portent des maillots ou brassards aux couleurs arc-en-ciel en soutien à la lutte contre les discriminations homophobes.
Dans un premier temps, l’entraîneur Antoine Kombouaré avait évoqué un « petit souci musculaire » pour justifier l’absence du joueur. Mais en interne, le FC Nantes a confirmé qu’il s’agissait bien d’un refus lié à la journée contre l’homophobie, et a décidé de prendre des mesures. Comme les années précédentes, l’amende infligée sera reversée à une association engagée dans la défense des droits des personnes LGBT+.
Déjà en 2023, Mostafa Mohamed avait décliné sa participation à la même initiative, suscitant une vive polémique. Le club avait alors adopté une posture à la fois ferme et pédagogique, transformant la sanction en soutien concret à la lutte contre l’homophobie.
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte particulièrement tendu pour le FC Nantes, engagé dans une course au maintien. Une défaite face à Montpellier, conjuguée à une victoire du Havre contre Strasbourg, pourrait contraindre les Canaris à jouer leur survie en Ligue 1 lors d’un barrage.
Dans un championnat où les prises de parole et les gestes en faveur de l’inclusion progressent lentement, ce type d’incident rappelle à quel point le chemin reste long pour faire du football un espace réellement sûr et ouvert à toutes et tous.
Pour Terrence Khatchadourian, secrétaire général de l’association STOP homophobie :
« À force de répéter le même scénario, ce refus devient moins un acte isolé qu’un signal inquiétant. Car si un joueur professionnel peut s’extraire d’une campagne contre l’homophobie sans réelle conséquence autre qu’une amende symbolique, quel message envoie-t-on à celles et ceux qui subissent ces discriminations au quotidien, y compris dans les tribunes et les vestiaires ? Trois refus en trois ans, trois amendes, et toujours la même position. À un moment donné, il ne s’agit plus seulement de respecter les convictions individuelles, mais de défendre avec clarté des valeurs fondamentales. Le football ne peut pas prétendre être un espace inclusif s’il tolère, année après année, qu’on s’en détourne au nom du « choix personnel ». »