Un million de citoyens européens réclament l’interdiction des thérapies de conversion

À la veille de la Journée internationale contre les LGBTphobies, une initiative citoyenne européenne (ICE), dispositif officiel permettant aux citoyen·nes de l’Union européenne de proposer des changements législatifs à la Commission, a franchi un cap décisif en recueillant plus d’un million de signatures pour demander l’interdiction des « thérapies de conversion » visant les personnes LGBTQ+ dans l’ensemble des États membres de l’Union européenne.

Lancée par l’association Against Conversion Therapy (ACT), fondée par Mattéo Garguilo, étudiant français de 21 ans, la campagne a rencontré un écho considérable, notamment sur Instagram, où elle a été massivement relayée par des personnalités culturelles et politiques.

Ces pratiques, souvent dissimulées derrière des stages, rituels religieux ou pseudo-thérapies médicales, prétendent modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Elles sont unanimement condamnées par les institutions internationales, à commencer par les Nations Unies, qui les assimilent à des actes de torture.

À ce jour, seules huit nations européennes, dont la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne ou encore Chypre, ont adopté une interdiction complète de ces méthodes qualifiées de « barbares ». En atteignant le seuil requis dans au moins sept États membres, l’initiative citoyenne contraint désormais la Commission européenne à réagir officiellement.

Conformément au cadre des ICE, l’exécutif européen devra organiser une rencontre avec les organisateurs, présenter l’initiative au Parlement, et exposer publiquement les suites envisagées. Rien, cependant, ne l’oblige juridiquement à transformer cette demande en acte législatif.

La commissaire européenne à l’Égalité, Hadja Lahbib, a d’ores et déjà exprimé son soutien aux voix qui dénoncent ces pratiques « honteuses ». Une nouvelle stratégie pour les droits des personnes LGBTQI+ est attendue après 2025, avec un accent affirmé sur l’interdiction des thérapies de conversion, comme le prévoit sa lettre de mission.

Au-delà des procédures institutionnelles, cette mobilisation marque un tournant : elle révèle une prise de conscience croissante face à des atteintes graves et encore trop souvent invisibilisées à l’encontre des personnes LGBTQ+.

Pour les militant·es, cette étape symbolise l’émergence d’une Europe prête à affronter les violences spécifiques vécues par ses citoyen·nes.

« Un million de personnes ont dit non à la honte, à la douleur et à la répression. La balle est dans le camp de l’Europe », conclut Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP homophobie.

Pour signer la pétition : https://eci.ec.europa.eu/043/public/#/screen/home