En France, les violences anti-LGBT+ en hausse : 4 800 infractions recensées en 2024, selon le ministère de l’Intérieur

Les violences et discriminations visant les personnes LGBT+ restent un phénomène préoccupant en France. Selon les chiffres publiés jeudi 15 mai par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), 4 800 infractions à caractère anti-LGBT+ ont été enregistrées par les forces de l’ordre en 2024. Un chiffre en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente.

Détails des infractions

Cette progression annuelle traduit une recrudescence des actes hostiles, en particulier des violences physiques, des menaces ou encore des insultes. Deux tiers des infractions recensées relèvent de crimes ou de délits, des faits plus graves, dont le nombre a bondi de 7 %. Les contraventions, de leur côté, augmentent plus modestement (+1 %), mais certaines prennent de l’ampleur, notamment celles liées au harcèlement en ligne : 9 % des amendes concernent des actes commis sur internet.

Localisation des infractions

La géographie de ces violences suit une tendance déjà connue : ces actes sont majoritairement commis dans les grandes agglomérations, principalement dans les villes de plus de 200 000 habitants, où la visibilité des personnes LGBT+ est souvent plus forte mais aussi plus exposée.

Profils des victimes et des auteurs

Les données révèlent également des profils préoccupants. Les auteurs sont très majoritairement des hommes (83 %), dont plus de la moitié ont moins de 30 ans. Les victimes sont elles aussi en majorité masculines, à 70 %, souvent jeunes également.

Taux de dépôt de plainte

Mais ces chiffres, déjà alarmants, ne reflètent qu’une partie de la réalité. D’après l’enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » menée en parallèle, seuls 4 % des personnes ciblées franchissent le pas de la plainte. Le reste demeure invisible, étouffé par la peur, la honte, le découragement ou la méfiance envers les institutions. Ce silence statistique, bien connu des associations, alimente l’impunité et rend plus difficile toute action de prévention ciblée.

La publication de ce bilan intervient à deux jours de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, célébrée chaque 17 mai. Elle vient rappeler que les discours haineux et les agressions ne sont pas des faits isolés, mais des réalités persistantes, qui exigent une réponse politique, judiciaire et sociale à la hauteur des enjeux.