La Slovénie rejette par référendum la loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe

Les Slovènes étaient appelés à s’exprimer ce dimanche par référendum sur une loi ouvrant l’égalité des droits du mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Marqué par une forte abstention, le scrutin n’aura toutefois mobilisé qu’à peine 35% des électeurs, qui se sont prononcés à 63% contre, tandis que 37% ont voté pour, après dépouillement de 96% des suffrages.

Soutenue par l’opposition de droite, le Parti démocratique slovène (conservateur), et l’Eglise catholique, la consultation avait été obtenue par une organisation de la société civile, “Pour les enfants”, qui a lancé la procédure dès l’adoption de la loi au Parlement et recueilli les 40.000 signatures requises pour sa tenue. Elle avait dit espérer que la loi légalisant le “mariage homosexuel” soit ainsi invalidée. Le pape François a également plaidé cette semaine pour le “non”, invitant les Slovènes à “soutenir la famille, structure de référence de la vie en société”.

Lors d’un référendum analogue organisé en 2012, déjà marqué par une très faible participation, 55% des Slovènes s’étaient opposés à l’octroi de nouveaux droits aux couples de même sexe.

“L’amour c’est l’amour, sans autre considération”, a défendu Ida, une employée de 24 ans après avoir glissé son bulletin dans l’urne à Koper, une ville côtière de l’ouest du pays.

“Ce devrait être aux experts, au gouvernement de décider d’un tel sujet”, regrette Vojko, un retraité favorable à l’égalité qui craignait que la Slovénie “devienne la risée du monde” en cas de victoire du non.

La loi votée en mars a redéfini le mariage comme “l’union à vie de deux personnes indépendamment de leur sexe”. Elle a été adoptée à une large majorité par la gauche et le parti centriste du Premier ministre Miro Cerar, donnant aux conjoints gays et lesbiens les mêmes droits que les hétérosexuels, dont celui de l’adoption. Et, c’est précisément sur cette question que se concentrait l’antagonisme. Le code de la famille revient donc à sa formulation initiale, limitant les droits des homosexuels à l’union civile, en vigueur depuis 2006.