La Malaisie renonce à censurer « L’instant gay » de « La Belle et la Bête » mais le déconseille aux mineurs (VIDEOS)

La sortie du film avait été reportée la semaine dernière, après une décision du Conseil malaisien de la censure (LPF) d’en retirer un passage qualifié par le réalisateur Bill Condon (Chicago, Dreamgirls) comme « le premier moment exclusivement gay » dans l’histoire de Disney. Il s’agissait surtout d’une séquence musicale interprétée par l’un des personnages, Le Fou, pour vanter la prestance de son ami Gaston, le « briseur de cœurs », mais jugée trop explicite, jusque dans les dialogues et paroles de la chanson.

Et puis, « il soulève sa chemise, montre un suçon sur son ventre… », tout à fait « inapproprié » dans un pays à majorité musulmane où l’homosexualité est illégale et passible de peines de prison, avait ajouté Abdul Halim, le directeur du Conseil, en soulignant par ailleurs « un avertissement » pour les moins de 13 ans : « Je voulais aussi y emmener mes petits-enfants mais nous avons des règles et ne soutenons pas les LGBT ».

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Disney a fait appel auprès du ministère de l’Intérieur. Et avec le soutien ce lundi 20 mars d’élus malaisiens qui se sont élevés contre l’interdiction, le gouvernement a finalement jugé que le retrait de la scène ternirait effectivement l’image du pays.

La classification est maintenue mais le film sortira ce 30 mars « sans aucune coupure », a indiqué une porte-parole des studios pour l’Asie du Sud-Est.

La chaîne « Golden Screen », qui possède une vingtaine de cinémas dans l’archipel, a annoncé qu’elle proposera la version de cette relecture du dessin animé avec Dan Stevens et Emma Watson dans son intégralité.

Prévu dans toutes les salles françaises ce mercredi 22 mars, malgré les polémiques, le long-métrage n’a déjà pas non plus manqué son démarrage aux États-Unis et au Canada avec plus 170 millions de dollars le week-end dernier.

« La Belle et la Bête » reste interdit au moins de 16 en Russie et déconseillé à Singapour, autre pays où le clergé chrétien accuse Disney d’avoir dévié des « valeurs saines et dominantes ». Ainsi qu’au Koweït, où la Compagnie nationale du cinéma, une entité privée, l’a retirée des salles pour protéger « le jeune public ».

Anne V. Besnard
stophomophobie.com