La mairie de Tokyo délivre ses premiers « certificats d’union de même sexe »

Le gouvernement métropolitain de Tokyo l’avait annoncé en décembre 2021 pour 2023. Mais depuis ce 1er novembre, les couples homosexuels qui vivent ou travaillent dans la capitale japonaise peuvent souscrire un « certificat d’union » auprès de la mairie, et bénéficier de certains services publics liés au logement, à la santé ou à la protection sociale.

Un nouveau statut donc qui, s’il n’a pas force de loi et ne leur confère pas les mêmes droits qu’un mariage légal, représente néanmoins un progrès. Les demandes peuvent également se faire en ligne.

En date du 28 octobre, « 137 couples avaient déjà sollicité un certificat d’union », a déclaré la semaine dernière Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, citée par l’AFP. « Les espoirs sont grands que la délivrance de tels certificats, qui s’appliquent à la fois aux résidents de Tokyo et aux personnes vivant en banlieue mais travaillant dans la capitale, aidera à lutter contre la discrimination anti-LGBT+ au Japon. »

Tokyo devient ainsi la neuvième préfecture du pays à introduire la mesure, après Aomori, Akita, Ibaraki, Gunma, Mie, Osaka, Fukuoka et Saga. La mairie d’arrondissement de Shibuya, quartier branché de la capitale, a été la première au Japon à proposer un tel certificat, en 2015. Plus de 200 municipalités ou autorités locales ont suivi depuis.

Rappelons que la loi japonaise prévoit que le mariage doit s’appuyer sur le « consentement mutuel des deux sexes », et son interprétation actuelle permet uniquement le mariage entre un homme et une femme. Pourtant, selon un sondage réalisé en 2021 par la télévision publique NHK, 57 % des personnes interrogées étaient favorables à une légalisation du mariage pour toutes et tous.

En juin dernier, un tribunal d’Osaka a débouté trois couples de même sexe qui avaient porté plainte contre l’Etat, jugeant que la non-reconnaissance du mariage égalitaire n’était pas contraire à la Constitution. A l’inverse en 2021, la cour du district de Sapporo avait lui estimé que la situation actuelle violait le droit à l’égalité garanti par la Constitution. Quatre autres poursuites sont en cours à Tokyo, Osaka, Nagoya et Fukuoka.