Jonathan Taïeb : un cinéaste debout face à l’homophobie

Réalisé avec peu de moyens mais beaucoup de courage le film Stand, librement inspiré de faits réels, dénonce et condamne les politiques répressives qui bafouent les droits et libertés individuels. Présentation avec son réalisateur marseillais : Jonathan Taïeb.

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Jonathan Taïeb n’est pas du genre à rester les bras croisés face à certaines situations qui le révoltent. Il a suffi qu’un ami lui fasse visionner des vidéos postées sur les réseaux sociaux, dévoilant le sort réservé aux homosexuels en Ukraine pour que naisse son projet de film. Stand, inspiré de faits réels, c’est le nom de son deuxième long-métrage (après Le monde doit m’arriver), relate la vie d’un jeune couple homosexuel, Anton et Vlad, témoin d’une agression homophobe sur laquelle ils décident d’enquêter. Et qui va les conduire bien sûr sur des chemins dangereux.

En juin 2013, le Parlement Russe a voté une loi interdisant “la propagande des minorités sexuelles”, dans le but notamment de protéger les mineurs. Ce qui a donné lieu à des interprétations abusives. Et déclenché des vagues d’actions barbares contre certaines populations. Présenté en avant-première au cinéma Les Variétés la semaine dernière avec le soutien de l’association Idem et d’Amnesty International, le film sortira sur les écrans le 17 juin. “C’est le cinéma qui me porte dans tout ce que j’entreprends, dit ce jeune réalisateur marseillais de 28 ans, totalement autodidacte.Je fais les choses avec passion”. Tourné en onze jours à Kharkov (Ukraine), sans autorisation officielle, Stand a fait appel à une équipe réduite de six à sept personnes sur place.

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Il signe aujourd’hui sa deuxième réalisation

“On a été arrêtés plusieurs fois par la police mais on a toujours su contourner les gros pépins,” affirme Jonathan Taïeb, dont le courage n’est plus à démontrer. Les acteurs, tous professionnels, sont convaincants dans leurs rôles. Et la réalisation ne pâtit jamais de la faiblesse des moyens engagés.Un film étonnant, parfois dérangeant, entre drame, thriller et cinéma engagé, qui ne laissera pas indifférent. Cinéphile depuis son plus jeune âge, Jonathan Taïeb a côtoyé le monde du cinéma dès l’âge de 15 ans, en participant en tant que stagiaire à des courts-métrages.

A 18 ans, à la faveur d’un concours décroché sur RTL, il partage la vie des journalistes et animateurs de la radio pendant le festival de Cannes. Dix ans plus tard, il signe aujourd’hui sa deuxième réalisation. “Ce film m’a ouvert des portes à l’échelle internationale“, reconnaît-il. Mais le jeune réalisateur ne tient pas à en rester là. “Il faut que je prenne maintenant le temps d’écrire mon prochain projet. J’ai pas mal d’idées en tête”. On lui fait confiance pour la suite.

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Avec Philippe Faner