Idrissa Gueye : en refusant de porter un simple maillot, il cautionne la haine et les violences dont sont victimes au quotidien les LGBT au Sénégal

Ce 17 mai 2022, un homme a été tabassé et humilié en raison de son homosexualité. Refuser de condamner l’homophobie, comme l’a fait Idrissa Gueye en refusant de porter un simple maillot, c’est cautionner la haine et les violences dont sont victimes au quotidien les LGBT dans son pays.

La Fédération sénégalaise s’est ainsi émue de la « demande d’explications » que la Fédération française a adressé à Idrissa Gueye suite à son refus de porter un maillot floqué aux couleurs LGBT.

Elle invoque pour ce faire les droits fondamentaux et la devise de la France « Liberté, égalité, fraternité ». « Un communiqué au vitriol », selon la presse.

« C’est avec une grande surprise (et une grande inquiétude sur le traitement de certains joueurs essentiellement d’origine africaine, disons-le clairement) que la Fédération Sénégalaise de Football a pris connaissance de la lettre du 17 mai 2022 portant en-tête de la FFF et censée venir de son Conseil National de l’Ethique, débute le courrier. S’il est difficile de trouver les bases légales, statutaires ou réglementaires d’une telle démarche dans les textes du football ou du sport en général, sa finalité est par contre claire : contraindre le joueur à faire ce que son libre arbitre ne l’incline à faire. Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ? »

Puisque la FFF ne répond pas, nous avons tenu à le faire :

L’homophobie de la Fédération sénégalaise lui fait oublier que les droits des personnes LGBT+ sont des droits fondamentaux. La Fédération sénégalaise a-t-elle déjà invoqué les droits humains pour s’émouvoir que, au Sénégal, les relations homosexuelles sont condamnées de 5 ans d’emprisonnement, que des homosexuels sont tous les jours arrêtés et détenus arbitrairement par la police, que des jeunes homosexuels sont battus à mort dans leur famille ou lynchés dans la rue ?

Lorsqu’on cautionne l’oppression d’une partie de sa population, il est indécent d’invoquer les droits fondamentaux et la devise de la France.