Homophobie : Mgr Victor Tonyé Bakot, homme de Dieu et d’amour, se dit-il, affirme son intolérance

“ Aucune société ne se bâtit sur l’homosexualité, mais sur des valeurs ”

Le 25 décembre 2005, l’Archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonyé Bakot a prononcé une homélie condamnant sans réserve, les pratiques homosexuelles en cours au Cameroun. Voici ce texte dans son intégralité. Cette homélie apporte une réponse significative à la récente actualité concernant l’octroi d’un financement de 200 millions de Fcfa de l’Union Européenne aux associations d’homosexuels de notre pays.

« Au commencement était le Verbe […] Et le verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ».
Il est donc né, le divin enfant. Le Verbe de Dieu, Jésus de Nazareth, vient de d’établir sa demeure au milieu des hommes, et ce dans une famille humaine. Pour cet heureux événement qui vient sanctifier une fois de plus nos familles, je vous souhaite à tous une joyeuse Fête de Noël !
Il y a quelques temps encore, l’ange disait à Marie: « Sois sans crainte Marie… Tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ». (Lc 1,31)
L’enfant que nous attendions est désormais au milieu du peuple. C’est pourquoi il ne nous reste plus qu’à reprendre à notre compte ces paroles du prophète Isaïe : « Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et d’un bout à l’autre de la terre, elles verront le salut de Dieu ».
Dieu, dans la Personne de Jésus de Nazareth, vient habiter avec les hommes en revêtant leur nature pour qu’à leur tour, les hommes essayent de s’élever jusqu’à Dieu.
Saint Irénée quant à lui enseignera que : « Le Christ Jésus Notre Seigneur, Fils de Dieu Très Haut, devient fils de l’homme pour qu’à son tour, l’homme devienne fils de Dieu ».
Il y a ainsi dans le mystère de Noël une communion entre Dieu et les hommes. C’est entièrement que le Père se donne dans le Fils pour le salut des hommes. Dans le corps humain de Jésus, le Dieu invisible se rend visible. A cet effet, Jésus Lui-même précisera cet enseignement plus tard, affirmant : « Celui qui m’a vu a vu le Père … Je suis dans le Père et le Père est en moi ». (Jn 14,9-11).
Jésus qui naît aujourd’hui est « le Fils celui que Dieu a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, soutient toutes choses par sa parole puissante » (Hb 1,1-3)
Le Verbe était donc au commencement et Jésus le confirmera lorsqu’il dit : « Avant qu’Ahraham fût, je suis » (Jn 8,58)
Dieu, en se donnant volontairement un corps humain, vient nous dire en cette Fête de Noël que les hommes crées à son image et à sa ressemblance doivent manifester l’amour, la sainteté, l’intelligence et l’ordre, qui sont les caractères essentiels de la divinité. C’est pourquoi il me semble juste d’affirmer que dans le mystère de Noël, c’est la spiritualisation de l’homme qui a commencé. Saint Augustin écrit à cet effet : « Son Fils unique, il en fait un fils d’hommes et, en retour, il transforme des fils d’hommes en fils de Dieu ».
Purification, divination, spiritualisation, deviennent les clefs de compréhension du mystère de Noël. Et ceux qui ont pensé que le troisième millénaire sera spirituel ne se sont pas trompés.

Chers fidèles du Christ, bien aimés de Dieu.

L’irruption de Dieu dans l’histoire des hommes par l’étable de Bethléem est déterminante pour notre salut. C’est pourquoi j’affirmais tantôt que Noël peut être synonyme pour l’homme de divination, de purification et de spiritualisation. Je le dis dans un contexte social caractérisé par l’effondrement des grandes valeurs morales et familiales. Et au moment où l’Enfant Jésus en qui habite corporellement toute plénitude de la divinité (Col 12,9) se donne à contempler, nous devons tous nous remettre en cause.
L’homme contemporain abandonne désormais la vie spirituelle. Or une bonne partie du message évangélique de Jésus pourrait tenir dans cette invitation à insérer le spirituel dans le quotidien comme un ferment de transformation.
L’Enfant Jésus qu’accueillent les familles camerounaises, devient le spirituel que Dieu veut insérer dans notre vie pour vivre la sainteté au quotidien. Il y a dans cette incarnation de Dieu, le ciel même qui descend sur la terre, pour que vivant sur la terre, l’homme camerounais ait déjà un pied au ciel.
N’oublions pas le dépouillement et la simplicité de l’étable de Bethléem au moment où, ce qui compte pour nous, est plutôt l’avoir et non l’être. Noël vient nous inviter à nous amasser les trésors spirituels qui sont : la simplicité de vie, l’attention à l’autre, le partage, la solidarité, la vérité, l’amour la paix, le respect de la vie, la prise en compte de la dignité de la personne humaine.
Quel langage peut-on parler à notre société aujourd’hui pour qu’elle comprenne que le matériel n’est rien sans le souffle de l’Esprit ?
L’homme d’aujourd’hui, le Camerounais ne triomphera de la vie que quand il pourra comprendre que, dans l’étable austère et spartiate de Bethléem de Judée, foisonnent toutes les richesses de l’Esprit dans l’Enfant Jésus. Autant de choses qui ont amené le Pape Jean-Paul II d’heureuse mémoire à affirmer que «  La révélation de Dieu en Jésus-Christ offre à l’homme toute la vérité sur la vie et sur le destin de l’histoire” .
Voyez, chers fidèles du Christ, cette image des obsèques de Jean-Paul II le Grand, son cercueil exposé à même le sol, dans un bois tout simple. Voyez comment par la force de son message spirituel et moral, il a soulevé les montagnes et enrichi le monde. Voyez son incomparable figure spirituelle exposée à même le sol romain, dans la simplicité absolue devant les yeux des riches de ce monde. Voyez la grandeur de l’Enfant reposant sur la paille. Voyez quel trésor spirituel il apportera à l’humanité. En ce sens, Noël est aussi la fête des grandes valeurs.
Mais l’assassinat des jeunes enfants lors des messes noires pour boire leur sang et manger leurs organes ne pourra jamais devenir une valeur pour notre peuple. Ceux-là qui tuent des enfants, ou encore des grandes personnes, doivent se convertir et venir à Dieu. L’homme en se livrant au satanisme et prétendant avoir du pouvoir pour accéder à des postes de responsabilité, ne pourra que se perdre. Certains parents, en obligeant leurs filles à s’unir à eux dans des rapports incestueux, dans cette recherche effrénée de l’argent et du pouvoir, commettent des péchés graves. A travers le mystère de Noël, nous les supplions de renoncer à ces oeuvres de ténèbres et à repartir du Christ en qui nous avons la vie, la croissance et l’être.
Mes frères, l’Enfant de Bethléem nous interpelle à ne pas perdre la tête face au goût du pouvoir et de l’argent. Ne cédons pas à la dictature de l’argent.
Les pratiques superstitieuses de toutes natures empêchent le peuple d’avancer sur la route du progrès. Accéder à un bureau après une nomination aujourd’hui devient difficile. Tout le monde a peur de tout le monde. En revanche, disait Saint Paul, nous n’avons pas reçu un esprit de peur, mais de courage.

Chers Fidèles de Christ, bien-aimés de Dieu

La fête de Noël vient nous rappeler qu’un réarmement moral et spirituel de notre société et de notre église s’impose. Saint Paul, en son temps, nous mettait déjà en garde : voici ce qu’il écrivait : « Dans les derniers jours surviendront les moments difficiles. Les hommes en effet seront égoïstes, cupides, vantards, orgueilleux, diffamateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, sans coeur, sans pitié, médisants, intempérants, intraitables, ennemis du bien, délateurs, effrontés, aveuglés par l’orgueil, amis de Dieu, ayant les apparences de la pitié, mais reniant ce qui en est la force » (2Tim 31-5).
Sans toutefois insinuer que nous sommes dans les derniers jours, nous vivons néanmoins ces moments difficiles où les hommes sont de plus en plus amis des plaisirs dissolus et des contre valeurs.
Nous ne pouvons que frissonner, en pleine Fête de Noël, de la présence de la drogue dans certains collèges de la ville de Yaoundé, fussent-ils à vocation internationale. Cela interroge les parents, les éducateurs et nos autorités. Nos enfants même du premier cycle du secondaire fument du chanvre.
Nous savons tous que par son auto donation et son auto livraison dans la personne de Jésus, Dieu est venu sanctifier toutes les familles et valoriser l’union de l’homme et de la femme dans l’institution du mariage. Joseph, Marie et Jésus formaient une famille, une famille modèle, le modèle de toutes les familles. Or, la famille et l’institution du mariage sont aujourd’hui menacées par les idéologies homosexuelles, la pédophilie, la violence faite aux femmes et aux enfants, sans oublier la drogue.
« L’homosexualité, qui désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle exclusive ou prédominante envers les personnes d’un même sexe », fait l’objet d’une grande campagne de promotion dans le monde.
Le traité d’Amsterdam de 1997, en son article 13, recommande par exemple à tous les pays membres du parlement européen de reconnaître et de légitimer « les orientations sexuelles, sans aucune discrimination ». Et Dieu sait combien de nos femmes et enfants se trouvent dans cette partie du monde !
Malgré la condamnation par l’Ecriture Sainte de cette perversion, malgré les appels de l’Eglise, au nom de l’égalité des droits, certains homosexuels revendiquent le mariage entre personnes de mêmes sexes et l’adoption des enfants. Il y a alors en dessous de ces revendications, le désir manifeste de détruire la famille et le mariage.
Il est notamment demandé aux militants de l’homosexualité de s’engager dans les lieux de pouvoir où on décide du sort de la famille, du mariage et de l’éducation des enfants, pour influencer les décisions en leur faveur.
Et c’est à raison que, regardant Joseph, Marie et l’Enfant Jésus de la Sainte Famille de Nazareth nous devons dire sans ambiguïté que la législation de l’homosexualité est un complot contre la famille et le mariage : en un mot, un vaste complot contre la société toute entière.
Le Pape Jean-Paul II d’heureuse mémoire, dans sa lettre adressée aux familles du monde entier le 20 mars 1994, rappelait à la suite du Concile que la famille est bel et bien l’Eglise domestique, et plus encore, la route de l’Eglise. Elle est pour lui, «  la cellule vitale de la grande et universelle famille humaine où tous nous appelons Dieu Père ».
La famille, cellule de base de toute société, est donc incontournable. Il y a quelques jours le Pape Benoît XVI rappelait bien qu’aucune autre forme d’organisation sociale ne peut remplacer la famille, le couple homme-femme. Il le disait bien sûr dans un contexte généralisé d’unions homosexuelles qu’on veut à tout prix appeler « mariage ». Et quand on veut en parler, on dénonce ces gens de bien en les traitant « d’homophobes »
Au-delà de la conception virginale de l’Enfant Jésus, le couple Joseph et Marie revalorisent l’institution du mariage et la nécessaire complémentarité entre l’homme et la femme.
Dieu, en prenant chair dans une famille humaine constituée d’un homme et d’une femme, démontre bien la dimension incontournable de la famille comme sanctuaire de la vie donnée et reçue.
«Le livre de la Genèse, lorsqu’il parle de « l’homme qui quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme », met en lumière le choix conscient et libre qui donne naissance au mariage faisant d’un fils un mari et d’une fille une épouse »
L’Evangéliste Luc précise ainsi que Marie était une fille vierge donnée en mariage à un homme de la famille de David nommé Joseph. Marie, la fille de Joachim et de Anne, deviendra une femme au foyer, une épouse, Joseph, venant de David lui, deviendra un époux, un pari pour Elle.
Dans le couple Joseph et Marie, il y a ici une matérialisation forte de la vérité du Livre de la Genèse : « Homme et femme, il les créa ». Il y a aussi cette vérité que proclame plus tard le Christ lui-même : « Ainsi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront qu’un »
Il est donc évident que l’homme ne quittera pas son père et sa mère pour s’attacher à un autre homme, mais à une femme. De même, la femme ne s’attachera pas à une autre femme, mais à un homme, dans la complémentarité voulue par Dieu.
Le Catéchisme de l’Eglise catholique est clair lorsqu’il affirme que : « Les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés, ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas » (CEC n°2357).
Mais les puissances de l’argent et les forces du mal veulent imposer au peuple de Dieu que vous êtes d’approuver l’homosexualité. Or, l’homosexualité est une perversion, une orientation de la sexualité humaine vers l’érotisme qui ne sait que flatter les sens et se rebeller contre la droite raison.
Au nom d’un emploi à octroyer, au nom d’une prétendue promotion, au nom d’une entrée dans une grande école, on veut imposer l’homosexualité aux jeunes gens comme itinéraire de réussite, ou comme condition d’admission à certains examens et concours. Et dans certains établissements scolaires, des cours sont donnés aux enfants pour qu’ils admettent et tolèrent l’homosexualité.
Au nom du Christ de qui nous avons reçu mandat d’enseigner toutes les valeurs, au nom du Christ qui nous a établi de ce fait gardien et interprète de toute la loi morale, je demande à ceux-là d’arrêter et de se convertir ! Ils n’ont pas le droit de détruire nos familles, et partant notre société, notre pays.
Comment admettre qu’un homme compromette le mariage d’une femme et toute la vie d’une famille en s’attachant l’époux d’autrui dans l’infamie de l’homosexualité ? Quel désordre et quelle déchéance !
Le mystère de Noël que nous célébrons consacre le visage du père et de la mère comme des icônes qu’on ne peut déboussoler dans la structure de la famille. Joseph et Marie et l’Enfant Jésus, dans le silence de la nuit de Bethléem, nous interrogent ! Ils veulent savoir jusqu’où ira la bêtise humaine. Ils veulent savoir jusqu’où ira la déliquescence de l’humain. Joseph et Marie, penchés sur la mangeoire accueillant le divin enfant, veulent savoir si nous oserions ouvrir la porte à l’homosexualité ?
Dans son épître aux Romains, Saint Paul écrit que : « Les hommes ont changé la vérité de Dieu contre le mensonge […]. C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions avilissantes : leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ; les hommes de même abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammés de désirs les uns pour les autres, commettant l’infamie d’homme à homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement » (Rm 1,25-28).
L’homosexualité est une infamie et mérite d’être condamnée. Aucune société ne se bâtit sur l’homosexualité, mais sur des valeurs d’honnêteté, le sens du devoir, le sens du sacrifice, de la tolérance et du bien.
La pseudo modernité, autrement appelée libéralisme, ne doit pas amener l’Africain à se renier jusqu’à l’infamie. La soi-disant modernité ne peut pas nous amener à négocier les valeurs.
Avec Jean-Paul II d’heureuse mémoire, nous disons en cette fête de Noël :« Aucune société ne peut courir le risque de la permissivité dans des questions de fond concernant l’essence du mariage et de la famille ! Une telle permissivité morale ne peut que porter préjudice aux exigences authentiques de la paix et de la communion entre les hommes » (lettre aux familles 1994)
Halte au libéralisme dangereux et pernicieux, avec ses dérives de toutes sortes.
Nous vous convions à mener résolument un combat sur plusieurs fronts pour un véritable réarmement spirituel et moral. Ne nous laissons pas déborder ni envahir par les puissances du mal, au risque de devenir un pays ou une société sans repères.
Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. Or il faut qu’il le soit : que les valeurs spirituelles et morales reprennent toute la place qui lui revient de droit dans notre cité capitale.
Fêtons Noël dans la dignité
Bonne Fête à toutes les familles, à tous les parents, et à tous les enfants

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