Nos réactions, ce sont des actes de réconfort, d’écoute, de protection d’une identité sexuelle qui ne peut et ne doit pas être la cible de tels propos. Nos armes, ce sont nos mots et notre compréhension, et notre combat sans cesse renouvelé. L’homophobie sous toutes ses formes, nous la combattons et le feront aussi longtemps que chacun des membres de Rainbow aura de souffle, de temps et d’énergie à donner. C’est notre cheval de bataille. Notre plus grosse mission, ce pour quoi on tient jour et nuit malgré certaines idées et certains discours de haine qui tiennent bon. L’homophobie est une forme de haine qui blesse, qui détruit, qui tue parfois même. Et ne croyez pas que parce que les médias n’en parlent pas, l’homophobie recule. Non. C’est tous les jours, partout, et les victimes sont en nombre toujours plus important.
Une chose est bonne à savoir, ceci dit. Et je sais que toutes les associations LGBT pensent comme nous. Jamais nous ne plieront. Jamais nous ne céderont. Jamais nous ne nous tairont sous la peur. La terreur ne marchera jamaisavec nous.
Aujourd’hui, c’est avec une émotion toute particulière que nous allons vous parler de deux nanas. Elles s’aiment, elles sont amoureuses, elles vivent ensembles, mais les voisins trouvent que la gouine, ça fait tâche. C’est pas assez bien pour eux.
Nathalie vit dans un petit village du Var, à SIGNES. Elle possède une petite maison dans une rue sympathique, depuis 2004, et elle y est très heureuse. Début 2011, deux couples d’hétéros emménagent dans la ruelle, et c’est là que le cauchemar va commencer pour notre charmante protagoniste. Elle sent très vite que l’ambiance se dégrade, que l’atmosphère devient pesante, que sa relation avec le voisinage n’est plus la même, et pourtant, elle n’a pas changé ni d’attitude ni de manière d’aborder les gens.
En Juin 2011, les choses prennent une tournure autrement plus dramatique. Garée sur un parking publique, près de chez elle, Nathalie est violemment prise a parti par un couple d’hétérosexuels qui, devant chez elle, l’insultent de « Sale gouine », l’homme défonce sa porte a coup de pieds, et la femme insulte copieusement la jeune femme, profitant vraisemblablement du fait que Nathalie est seule chez elle. Terriblement choquée, Nathalie en reste cependant là, espérant que les incidents cessent et qu’elle puisse à nouveau bénéficier de la tranquillité de son foyer habituelle.
En Octobre, Nathalie fait la connaissance de Guylaine, et une très jolie histoire d’amour se noue entre les deux femmes. Guylaine vivant a Annecy, elle décide de se rapprocher de sa tendre moitié et d’emménager avec elle a Signes.
A partir de ce moment-là, le quotidien de nos deux héroïnes d’un mauvais film va devenir un enfer. Regards lourds de sous-entendus, fuite du voisinage qui refuse de rester sur le même trottoir qu’elles, elles sentent que leur présence, et pire encore, leur union, pose un sérieux problème, problème silencieux d’abord, mais l’homophobie, dans sa lâcheté, aime le bruit. Elles vont vite s’en rendre compte, et les actes de malveillance volontaires vont se surmultiplier.
Pourtant, Guylaine, artiste plasticienne, et qui aménage son atelier et sa galerie dans la maison, va au devant des gens du village, se présente aux commerçants, elle organise une exposition suivie d’un café gourmand et invite le voisinage a venir faire connaissance avec cette artiste qui s’installe en ville. Guylaine se présente aussi aux élus, au maire, et tout le monde est ravi de l’arrivée d’une jeune artiste dans le village.
Grisée, Guylaine emménage avec d’autant plus d’enthousiasme. Elle distribue des flyers, persuadée qu’ici, et encouragée par sa nouvelle compagne, tout va se passer au mieux. Elles croient toutes les deux à une nouvelle et belle page de tournée sur leurs deux vies, et qu’en écrivant celle-ci à Signes toutes les deux, le destin leur fait un cadeau.
Très vite, elles retrouvent devant la porte des déjections canines, des mégots (elles ne fument pas et n’ont pas de chien), des traces d’urine humaine et animale, les fleurs de leur jardinières sont arrachées, les voisins ricanent et parlent à couvert a proximité de leur logement. L’ambiance se dégrade progressivement, jusqu’à une folie proche du surréaliste. Le 4 Mai, une des femmes d’un des couples sort armée d’une hache et menace de détruire les décorations de jardin du couple sous des prétextes complètement fallacieux. Le banc et les plantes devant la maison sont sans cesse déplacés ou dégradés, et les voisins se retrouvent en comité pour « prendre l’apéro » et mettre la pression sur le couple. Elles habitent dans une petite rue où toutes les maisons sont de vis-a-vis, et il leur est impossible au vu des actes dont elles sont victimes, de ne pas s’effrayer de réunions de voisinage sauvages et clairement éclairées a la haine homophobe contre elles.
Une semaine plus tard, alors qu’elles sont en ville avec un ami, elles se font violemment accoster par un des hommes des deux couples, qui brandit une feuille imitant grossièrement leur écriture, qui dit vouloir s’en prendre a son chien. Avec témoin, le caractère diffamatoire de ce document est vite mis à jour, mais la femme à la hache, décidément douée pour la vocifération, insulte le couple de nouveau. Elle menace Nathalie et Guylaine avec un balai, et les menaces de mort sont maintenant leur nouvelle arme.
Nathalie et Guylaine sont terrifiées et se terrent chez elle, mais ne pouvant rester enfermées indéfiniment, elles finissent par être victimes le 29 Mai, de la part des deux couples d’hétérosexuels, d’une agression d’une rare violence, qui va les conduire toutes les deux a 16 et 17 jours d’interruption Totale de Travail, et qui risque de se solder par une intervention chirurgicale pour Nathalie. La violence des coups laisse les deux femmes dans un désarroi certain, et les agresseurs ont frappés CONSCIEMMENT là où Nathalie et Guylaine sont les plus vulnérables : Nathalie a subit des coups dans le genou, résultant en un craquement de sa rotule et des douleurs tendineuses, ainsi qu’un coup a la tête du péroné qui devra faire l’objet d’un IRM afin d’établir si le ligament a souffert. Et encore plus vicieux, Guylaine, victime de deux récidives d’un cancer du sein a été frappée a l’endroit de la cicatrice de sa mastectomie, et a maintenant un oedème post-traumatique avec un filet de sang a l’intérieur. La gravité de ces blessures a entraîné un examen par un médecin légiste de la gendarmerie afin de verbaliser officiellement le caractère gravissime de ces blessures. Malheureusement, les élus locaux n’en ont pas grand chose à faire, et elles reçoivent pour seul réconfort de la part de gens qui devraient assurer leur protection et leur rendre justice, des moqueries, de l’indifférence et même un encouragement a déménager pour être tranquilles.
Aujourd’hui, choquées, traumatisées, blessées, elles garderont toutes les deux des stigmates à vie de cette agression, et elles sont suivies par un psychiatre, sous calmants, pour tenter de retrouver un semblant de calme, chose qui leur semble totalement impossible aujourd’hui. En outre, de santé fragile, Guylaine risque bien plus que sa santé mentale dans cette terrifiante histoire, elle risque sa vie.
Terrifiées, et profondément blessées, Nathalie et Guylaine sont lasses de se taire et ont décidé de faire appel a quiconque voudra bien relayer leur appel, leur cri pour que leur cauchemar cesse, que les coupables soient punis et que ces témoignages d’homophobie soient sanctionnés pour ce qu’ils sont : des appels à la haine pure.
Rainbow Brest en appelle à tous ses partenaires, ses amis, ses contacts, ou simplement à ceux qui partagent nos idées et souhaitent que l’homophobie ENFIN cesse, afin de relayer ce message, d’en faire un cri et une alerte aux autorités et aux médias, pour rendre leur vie a ce couple et faire cesser cette immunité écoeurante dont bénéficie ces gens immatures et animés par la haine.
Rappelons que le SEUL crime de Guylaine et Nathalie est de s’aimer. Il faut que cela cesse, il faut que l’exemple soit donné afin que les lâches qui sèment l’homophobie sachent que nous ne les laisseront jamais faire.
Pour de plus amples informations ou pour entrer en contact avec Guylaine et Nathalie, merci de contacter rainbow Brest (rainbow.brest@gmail.com)
Publié par RAINBOW BREST