Hausse de 16 % de la haine en ligne en 2024, selon le Baromètre Bodyguard

La haine sur les réseaux sociaux a connu une hausse significative de 16 % en 2024, selon le premier Observatoire des interactions en ligne publié par la startup Bodyguard. Sur 3,8 milliards de commentaires analysés, 108 millions ont été identifiés comme haineux, confirmant une tendance inquiétante.

Parmi les secteurs les plus touchés, les médias et le football figurent en tête, avec respectivement 5 % et 4,5 % des messages haineux recensés. Les insultes, qui représentent 30 % des contenus haineux, utilisent fréquemment des termes comme « clown », « guignol » ou « bouffon ». La haine pure, destinée à humilier ou blesser, constitue 20 % des messages, tandis que 4 % relèvent de propos racistes, visant majoritairement les personnes d’origine africaine. Le bodyshaming, qui concerne 1,8 % des commentaires, s’attaque à l’apparence physique, et la LGBTQIA+phobie représente 1,5 % des discours haineux, avec plus de 1,6 million de messages homophobes ou transphobes.

YouTube, principal foyer de la haine en ligne

D’après Bodyguard, YouTube concentre la plus grande part des contenus haineux, avec 8,3 % des messages recensés, suivi par X (6,5 %) et Facebook (5,5 %). Le rapport souligne également que ces publications sont particulièrement nombreuses en dehors des horaires de travail : 70 % des messages haineux sont publiés entre 18h et 9h, avec un pic entre 23h et 7h, illustrant une tendance inquiétante à l’expression de la violence verbale nocturne.

Un climat propice à la radicalisation

Plusieurs événements ont contribué à alimenter la haine en ligne en 2024. Les grandes compétitions sportives, comme la Ligue des Champions et l’Euro de football, ont engendré une multiplication des commentaires agressifs, notamment à l’encontre des joueurs et des supporters. Les élections législatives françaises et présidentielles américaines ont également cristallisé des tensions, tout comme l’affichage du drapeau palestinien à l’Assemblée nationale ou encore l’interview du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a suscité un déferlement de messages polarisés.

Un relâchement des politiques de modération

Le rapport met en lumière la réduction des effectifs chargés de la modération sur certaines plateformes, en particulier Facebook, où l’abandon progressif des modérateurs humains soulève de nombreuses inquiétudes. Face à cette augmentation des contenus haineux, Bodyguard appelle à un renforcement des dispositifs de régulation et insiste sur l’application effective du règlement européen DSA pour mieux encadrer ces pratiques.

« La haine en ligne est un phénomène en pleine expansion, qui met à l’épreuve la modération des plateformes et le débat public », souligne son fondateur, Charles Cohen.

Bodyguard, acteur engagé dans la lutte contre la haine en ligne

Bodyguard est une startup spécialisée dans la protection des internautes contre les contenus toxiques. Grâce à une intelligence artificielle avancée, elle analyse et modère en temps réel les messages haineux sur diverses plateformes numériques. Son ambition est d’assainir les échanges en ligne et d’accompagner entreprises, médias et créateurs de contenu dans la lutte contre le cyberharcèlement et la désinformation.