« Grindr » : La plus connue des applications de rencontres pour gays passe sous pavillon chinois

Il s’agit de la  première prise de participation d’un investisseur extérieur dans la start-up californienne Grindr. Celle qui se qualifie elle-même de «plus grand réseau mondial de rencontres pour gays» affirme être désormais présente dans 196 pays et recevoir environ deux millions de visites par jour pour un chiffre d’affaires annuel de 32 millions de dollars.

La Chine figure parmi les dix pays où Grindr est la plus «active». Kulun Tech explique, dans un communiqué, qu’avoir «investi dans un réseau social spécialisé – en rencontres gays – améliorera encore d’avantage le profil stratégique de l’entreprise sur le marché internet mondial». En retour, son expérience dans la gestion de jeux et autre produits en ligne pourrait contribuer à faire mieux prospérer les affaires de Grindr, promet la firme chinoise.

L’annonce de cette acquisition, le 12 janvier 2016, a fait bondir le titre de Kunlun Tech de 10% à la Bourse de Shenzhen, gonflant la capitalisation de la firme chinoise à 1,13 milliard de yuans (158 millions d’euros).

Grindr, qui a vu le jour en 2009, permet à d’hypothétiques partenaires d’entrer en contact, via un smartphone, en fonction de leur profil mais également de leur proximité géographique. D’autres sites de rencontres comme Tinder se sont inspirés de ce concept de géolocalisation qui était pionnier à l’époque.

Sur son blog, le PDG et fondateur de la start-up californienne, Joel Simkhai, souligne que sa société «a accepté de voir Kunlun Tech prendre une participation majoritaire» et que cette opération «représente une énorme marque de confiance dans (sa) vision de connecter encore davantage les hommes homosexuels au monde qui les entoure».

Bien que Pékin ait dépénalisé l’homosexualité en 1997 et l’ait retirée de sa liste des maladies mentales en 2001, les homosexuels chinois font encore l’objet d’une très forte pression familiale et sociale. Les contenus liés à l’homosexualité sont d’ailleurs régulièrement censurés sur Internet.

Si beaucoup d’utilisateurs reconnaissent le côté addictif de Grindr qui correspond une pratique «décomplexée» du sexe par les gays, pour les timides, c’est une aubaine. De plus, de nombreux chinois homosexuels n’ont pas accès à la drague en direct car les bars ou les lieux de rencontre restent rares en dehors des grandes villes du pays. Déjà bien implantée en Chine, Grindr doit faire face à la conccurence de Blued, premier site gay de rencontres chinois.

Par Dominique Cettour Rose