Grindr accusé de partager les données privées de ses utilisateurs, dont leur « statut sérologique »

>> Grindr Is Sharing The HIV Status Of Its Users With Other Companies

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L’application de rencontres a été mise en cause, ce lundi 2 avril, par des chercheurs norvégiens de l’organisation Sintef, pour avoir laissé des entreprises – notamment Apptimize ou Localytics – accéder à des données privées de ses quelques 3,6 millions d’usagers actifs quotidiens, revendiqués.

Coordonnées GPS, e-mails, numéros de téléphone, mais aussi statut sérologique, avec la date du dernier dépistage du VIH, a déclaré sur Buzzfeed Antoine Pultier, du cabinet Sintef. « Toutes ces données partagées par Grindr rendent les personnes identifiables ».

Un sujet qui peut être « sensible » et susciter des « inquiétudes », a reconnu Scott Chen, un des responsables du site, dans un texte diffusé sur la plateforme Tumblr.

De serveurs en serveurs, ces données ont bien été échangés, mais les sociétés, Apptimize et Localytics, chargées de tester l’application, seraient « soumises à des clauses contractuelles strictes » de confidentialité, insiste-t-il : Les usagers sont par ailleurs « libres de mentionner » ces détails sur leur profil.

Toutefois, « Grindr n’a jamais vendu et ne vendra jamais d’informations personnelles identifiables – en particulier les données relatives au statut VIH ou à la dernière date de test – à des tierces parties ou à des annonceurs », insiste M. Chen.

« La confidentialité, ce n’est pas juste les numéros de cartes de crédit et les mots de passe. Partager des contenus aussi sensibles peut mettre les LGBT en danger », a réagi sur les réseaux le sénateur démocrate du Massachusetts Ed Markey.

L’association de défense des droits numériques Electric Frontier Foundation a également jugé « décevante » la réponse de Grindr. Mais selon le site d’information Axios, citant le chef de la sécurité de la firme, Bryce Case, l’application a cessé les partages. Apptimize et Localytics n’ont pas commenté.