Ex-star de la NFL, Ryan O’Callaghan fait son coming out : « Qui aurait imaginé que le gros joueur de foot est gay ? » (VIDEO)

En ligne offensive depuis 2006 pour les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, invaincus l’année suivante, puis dès 2009 pour les Chiefs de Kansas City, avant d’être contraint à abandonner la Ligue Nationale en 2011 suite à des blessures, il évoque pour la première fois son homosexualité dans un entretien publié ce mardi sur Outsports, un terrible secret qu’il aura réussi à dissimuler pendant des années et « contenir grâce aux antidouleurs. »

« J’en prenais d’abord pour le physique mais j’ai fini par en abuser pour calmer le stress et ne plus réfléchir aux conséquences d’un coming-out. L’homosexualité n’était pas un simple détail de ma vie. Elle me consumait. Avec la pression des matchs, je n’y pensais pas, mais avec l’emploi du temps qui s’allège, tout revient à l’assaut et Je craignais d’être découvert. »

2,01m pour 150kg ! « Qui pourrait imaginer que le gros joueur de foot est homosexuel ?, dit-il. « Je le sais depuis que j’ai 13 ans mais je m’étais juré de ne jamais en parler. C’est aussi pour cette raison que je suis dédié au football : c’est l’environnement idéal pour se cacher. Il suffit de gagner pour détourner l’attention. Pour les invitations, on appelle une ex qui passe pour ta compagne. Le plus compliqué c’est quand tous les joueurs en fin de match parlent de copines, comme c’est souvent le cas dans les vestiaires. En général, je faisais semblant d’ignorer. Autrement, tu racontes que ton amoureuse est restée dans ta région, une banlieue conservatrice. »

C’est son entraineur, David Price, qui va réagir et l’aider à remonter, pressentant un malaise plus profond. « J’avais laissé une lettre d’adieu. Je m’étais même isolé de ma famille, jusqu’à me construire une cabane avec des armes. Il m’a soutenu, rassuré, conseillé de consulter des médecins de l’équipe. Et c’est un énorme poids qui s’est envolé. La spécialiste que j’ai rencontré était la première personne à qui j’ai révélé mon homosexualité. Elle était tenu par le secret médical. Mais il m’a fallu des mois pour établir une relation de confiance. Et quand je lui ai dit, elle m’a répondu qu’elle ne voyait pas le problème. Sans minimiser la situation, elle m’a suggéré d’en parler déjà à mes proches plutôt que d’envisager leurs réactions, avec comme seule issue le suicide. Je n’avais jamais perçu d’homophobie au sein des équipes. Et effectivement, l’annonce n’a pas semblé les remuer. Surtout lorsqu’ils ont appris que je comptais mettre fin à mes jours. Ils étaient heureux que je sois bien vivant avec eux. Je n’ai pas manqué d’encouragement. Même mon patron s’est étonné de mes craintes. Il pensait que j’avais commis un meurtre ou du genre. Il m’a tout simplement expliqué qu’il y avait d’autres joueurs gays en NFL, que je n’étais pas une exclusivité et que ça ne risquait pas non plus d’altérer notre relation. Dérouté après tant d’années, je lui ai relancé l’information. Il s’est amusé en ajoutant qu’il fallait juste que je lui tienne pas de trop la grappe sur le sujet. Dans un fou rire, je l’ai rassuré, il n’était pas mon type. Et quand j’ai voulu le remercier en lui serrant la main, il m’a pris dans ses bras. »

Chaque destin est différent. Mais « tant qu’il y aura des personnes qui se tuent parce qu’il est encore difficile d’être LGBT, témoigner restera nécessaire. C’est pourquoi je partage mon histoire en rappelant à tous que si l’on est homosexuels, on en reste pas moins des fils, des filles, vos enfants, des parents, et peut-être bien vos maris et femmes, qui sait ? », conclut-il en sourire. « Mais il est plus difficile d’être honnête avec soi-même que de mentir aux autres. »

Valentine Monceau
stophomophobie.com