Expliquer l’#homophobie au #collège

Des #interventions en milieu #scolaire sont organisées depuis quelques semaines dans les collèges concernant l’homophobie.

>> Avec le débat sur le mariage pour tous, l’homosexualité a été en 2013 dans toutes les conversations. Des mots qui sont surement arrivés aux oreilles des plus jeunes sans qu’ils comprennent toujours. Pour y remédier, les associations Gay-T normande et SOS-Homophobie proposent des ateliers en milieu scolaire. Les bénévoles ont été formés pour pouvoir intervenir pédagogiquement et sont agréés par le rectorat.

Pour la cinquième fois, elle se présente au collège Charles Gounot de Canteleu. Cette fois c’est une petite vingtaine d’élève de troisième qui assiste à l’atelier. Il s’inscrit dans une démarche que fait le collège pour prévenir les discriminations, le harcèlement, le sexisme. Deux heures pour démystifier l’homosexualité et ouvrir les yeux sur l’homophobie.

Il est 13 h 30, le groupe est plutôt calme pour une bande de collégiens retenus en cours un vendredi après-midi. Thomas Mesnage, patron de l’antenne haute-normande de SOS-Homophobie entame le débat, secondé par Florence Dodeman, présidente de Gay-T normande. On commence par des questions. C’est quoi l’homophobie, d’où vient le mot, depuis quand ce n’est plus considéré comme une maladie par l’organisation mondiale de la santé ? Thomas donne un indice : « C’est la même année que le traité de Maastricht ». Les regards sont perplexes et les sourires se crispent le temps de repenser aux cours d’histoire : 1992.

Les intervenants essaient ensuite de faire réfléchir les jeunes à toutes les formes d’homophobie. Vient la question du viol. « Oui mais si t’aimes pas les homo, tu vas pas les violer ?! » questionne un garçon. Là on répond à la volée : »Bin, une fille, tu l’aimes, tu la violes? » Ah non… Les jeunes réfléchissent ensuite sur le sens des mots qu’ils utilisent. Une blague est-elle vraiment une blague : « Est-tu certains à chaque fois que tu fais une blague que tu ne blesses personne ? » Peu perturbés, les ados répondent : « Oui, mais il faut avoir un peu de second degré aussi ».

Comme l’intervention des associations doit concerner toutes les formes de discriminations, les intervenants énumèrent : le sexisme, l’antisémitisme, les discriminations au physique, le jeunisme, la judaphobie.. « Et le machisme, ça marche aussi ? » Pas la, non. Pour qu’ils expliquent les mots transexualtié et bisexualité. Il y a des doutes, on propose : « Ca dépend de son humeur ? »

Adrien, Paul, Laurianne et Léa considèrent qu’ils ont appris des choses : « On sait maintenant qu’insulter quelqu’un, ça peut coûter cher. On peut blesser. Ca nous arrive à tous pourtant de nous traiter comme ça, gentiment. » Eux qui croisent des personnes homosexuelles dans leur quotidien comprennent la discrimination. Ce qui embête surtout Laurianne : « Les clichés sur les homos. On dit qu’il est pas assez fort parce qu’il est homo.. ». Elle ajoute : « C’est n’importe quoi, c’est pas une maladie »

Pour Delphine Oger, assistante sociale au sein du collège, il est fondamental de parler de l’homophobie : « Certains subissent et n’osent rien dire, ne lèvent pas la tête, ne se donnent pas les moyens de réagir. D’autres répondent par la violence. Cela permet de prévenir de nouvelles situations. Pour l’infirmière scolaire, c’est un moyen pour les enfants de partager ensuite autour d’eux ce qu’ils ont appris : « A votre tour, vous pouvez devenir porteur de message ».

http://www.grand-rouen.com/expliquer-lhomophobie-au-college/societe/45594