Etude : Les footballeurs plus homophobes que les autres sportifs ?

Selon une étude commandée par l’association “Paris Foot Gay” (PFG) et rendue publique mardi, le milieu du football professionnel serait plus homophobe que la moyenne du monde sportif, en particulier dans les centres de formation.

“Pensées hostiles envers les homosexuels”

Selon l’étude, coordonnée par le conseiller en psychologie du sport Anthony Mette, 41% des joueurs de football professionnel et 50% des joueurs évoluant en centre de formation “ont déclaré des pensées hostiles envers les homosexuels“. Chez les amateurs, pratiquant différents sports, ce chiffre est de 8%.

“Bien sûr, on ne peut pas généraliser”, relativise Anthony Mette, qui avance un élément d’explication. “Dans le football en particulier, les jeunes joueurs sont très tôt enfermés en centres de formation, dans un contexte très difficile de compétition et d’agressivité, sans interaction avec l’extérieur.”

L’étude pointe d’ailleurs une différenciation entre les opinions envers l’homosexualité en général et les opinions concernant un coéquipier homosexuel. “Une majorité de joueurs serait ainsi ouverte à l’idée de jouer avec un partenaire gay, dans la mesure où celui-ci est avant tout perçu comme un joueur professionnel, un membre de l’équipe, avant d’être un homosexuel.”

Le Suédois Anton Hysen à ce jour le seul footballeur en activité ouvertement homosexuel

L’homosexualité est un sujet peu abordé dans le football, 23 ans après le premier coming out de l’Anglais Justin Fashanu, qui avait été ostracisé par son club avant de suicider peu après avoir été accusé d’agression sexuelle en 1998 (une charge abandonnée faute de preuves). Le Suédois Anton Hysen est à ce jour le seul footballeur en activité ouvertement homosexuel, l’ex-international Robbie Rogers ayant attendu le jour de sa retraite, à 25 ans, pour faire son “coming out” en février.

En France, l’affaire Lemaire, du nom d’un joueur amateur qui avait révélé son homosexualité en 2009 avant d’être renvoyé de son club en 2010, fait peser une chape de plomb sur cette thématique, indique l’étude. Elle a été menée dans 13 clubs de L1, L2 et National auprès de 363 sportifs, séparés en trois groupes : joueurs professionnels (121 personnes), joueurs évoluant en centres de formation (129) et “sportifs tout-venant”, faisant office de groupe témoin (113).