Si des avancées concernant les droits des homosexuels s’effectuent dans de nombreux pays, la situation reste très difficile dans de nombreux Etats. L’homosexualité est même considérée comme un crime dans 77 pays.
>> Pérou. Au moins 17 homosexuels ont été tués entre janvier 2013 et mars 2014, sans que ces homicides aient été sanctionnés par la justice, selon un rapport publié ce vendredi par l’association de défense des transexuels, lesbiennes, gays et bisexuels (Red Peruana TLGB). L’étude mentionne le cas du jeune Joel Molero, 19 ans, tué en novembre 2013 dans la province nord-est de l’Amazone et précise qu’il est mort “étranglé, amputé de ses parties génitales, de ses pieds et de ses mains et brûlé.
>> Honduras. Quelque 300 homosexuels ont manifesté ce vendredi à Tegucigalpa pour protester contre les crimes et la discrimination dont ils sont victimes, affirmant notamment que 16 gays ont déjà été assassinés au Honduras depuis le début de l’année.Les manifestants, dont certains portaient des cercueils avec les noms des victimes, ont tenté de s’approcher du palais présidentiel mais en ont été empêchés par un cordon de militaires.
>> Ouganda. Le durcissement de la législation réprimant l’homosexualité en Ouganda a provoqué «une hausse des violations des droits»des homosexuels qui sont arbitrairement arrêtés, licenciés, expulsés de chez eux et agressés, ont déploré ce jeudi Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International. Le président Yoweri Museveni a promulgué fin février une loi controversée qui réprime notamment la «promotion de l’homosexualité» et contraint à dénoncer les homosexuels, suscitant de très vives critiques de par le monde, jusqu’aux plus proches alliés du pays, Etats-Unis en tête.
«Au moins une personne transgenre a été tuée depuis que la loi a été promulguée, un crime qui semble motivé par la haine», poursuivent les deux ONG, selon lesquelles la victime, prostituée, a été brutalement agressée à Kampala une semaine après la promulgation de la loi et a succombé à «des blessures aux corps et à l’anus, apparemment causées par une bouteille cassée».
>> Maroc. Six Marocains, accusés notamment «d’homosexualité», ont été condamnés par un tribunal de Fqih Bensalah, dans le centre du royaume, à des peines allant jusqu’à trois ans de prison, a indiqué ce mercredi le responsable d’une ONG locale. Ces condamnations interviennent quelques jours après la diffusion sur You Tube d’un clip dans lequel des personnalités de la société civile marocaine se prononcent en faveur d’une dépénalisation de l’homosexualité, à l’approche de la journée internationale contre l’homophobie, le 17 mai.
Intervenant au Parlement, une députée du parti islamiste Justice et développement (PJD, au gouvernement), Amina Maâ Al Aynin, a demandé au ministre des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, d’agir contre ces «discours qui portent atteinte à la foi musulmane, aux fondements religieux des Marocains et à la stabilité du pays». Au Maroc, l’article 489 du code pénal punit tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.
Julie Reynié
leparisien.fr
