Eradiquer la haine anti-LGBT : essentiel pour le gouvernement et « cela commence par l’éducation », Frédéric Potier (VIDEO)

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé « un nouveau plan interministériel » de lutte contre la haine, en partenariat avec les acteurs de la société civile, dans la continuité donc de celui déjà mis en œuvre pour la période 2015-2017 par Manuel Valls.

Nous devons nous battre ensemble (…) Nous ne laisserons rien passer et vous ne serez pas seuls, car ce combat, c’est évidemment celui de toute la République, a-t-il rappelé, évoquant des « actions de prévention et de répression », particulièrement « sur les réseaux sociaux et Internet ».

En marge d’un déplacement dans la Marne, Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie (Dilcrah), a réagi, soulignant également dans un entretien sur L’Union, « toute l’importance de l’action gouvernementale dans les régions », où le milieu associatif n’est pas le plus dense.

Éradiquer la haine anti-LGBT : un axe essentiel pour le gouvernement !

En 2016, les forces de police et de gendarmerie ont enregistré 1084 infractions commises du fait de l’orientation sexuelle réelle ou supposée ou de l’identité de genre (infractions « anti-LGBT »), subies par 1020 victimes. Elles étaient relativement jeunes (30% ont entre 15 et 24 ans) et vivaient dans les grandes agglomérations (52%), surtout parisienne (19% du total, pour 17% de la population). Mais c’est dans celles de province que cette part des délits est plus importante : 33% des infractions anti-LGBT pour 24% de la population. Et la Marne affiche de mauvais résultats, entre 27 et 47 victimes.

« Les choses se disent peut-être moins qu’ailleurs, notamment sur les sujets LGBT. Ça fait partie de nos sensibilités et on fait attention de ne pas cibler nos actions uniquement dans des grandes villes », a insisté M. Potier. « Nous faisons aussi des formations pour les officiers de police et de gendarmerie, pour améliorer l’accueil et sensibiliser à ces questions. »

Et puis, « il faut montrer que ces combats passent aussi par des moments de joie. »

Le préfet était invité à Reims au festival des Cultures LGBT « les BisQueers Roses » de l’association Ex-Aequo, « emblématique, car c’est la culture sous tous les arts », s’est-il félicité.

« Dans le cadre du plan de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT, nous avons tout un volet sur l’éducation. On estime que pour lutter comme il faut, nous devons éduquer par l’école mais aussi par les médias et la culture. Les festivals de ce genre ont une double vocation : rendre visible les personnes LGBT et lutter contre la haine, grâce à cette même visibilité offerte au grand public. C’est important, dans un contexte où même en 2017, le cinéma peut véhiculer auprès des adolescents les clichés les plus datés sur l’homosexualité. »

Joëlle Berthout
stophomophobie.org