Discrimination : Un club de judo chasse une #transsexuelle

A cause de son travail, cette transgenre a été expulsée des tatamis de son club de judo. Le président de l’association se défend.

Giulia*, une transsexuelle quadragénaire, est sous le choc. En 2012, cette Suissesse a décidé de se remettre au judo après de nombreuses années. Elle avait déjà pratiqué cet art-martial avant sa transformation sexuelle.

«Au début j’étais acceptée dans le club, ou du moins tolérée», a expliqué la Luganaise à «20 minuti». Mais assez rapidement, le Judo Budo Club, dans lequel elle s’entraîne, lui donne des coups sous la ceinture. «Ils m’ont dit que j’étais considérée comme un homme et donc j’aurais dû utiliser leurs douches». Une situation qui gêne énormément la Tessinoise au vu de ses formes généreuses.

Virée du club

L’expulsion des tatamis est arrivée le 10 décembre dernier. Une missive envoyée par le président du club lui invoquait son éjection. La raison? L’emploi de Giulia*, qui ne correspond pas aux «principes moraux du club», la Luganaise étant une prostituée qui vend ses charmes sur internet. «La découverte de ton site a généré des réactions négatives au sein de notre club», peut-on lire dans la lettre.

L’affaire a suscité l’indignation de l’association Primis, qui vient en aide aux prostituées. «La différence de traitement, qu’elle se rapporte à la transsexualité ou à la profession de travailleuse du sexe, n’est pas acceptable».

Marco Rossi, le président du club inculpé, s’est défendu. «Nous avons accueilli Giulia* les bras ouverts. Mais elle nous a caché l’existence de son site internet, évidemment pornographique. J’ai presque 150 jeunes hommes qui fréquentent le club. Ce sont leurs parents qui se sont aperçus de l’existence de cette page. Quand je suis allé surfer dessus, j’ai eu envie de vomir. J’ai envie de dire à Giulia.* ‘Amis comme avant, mais choisis-toi une autre salle, des clubs de judo il y en a à profusion au Tessin’.»

*Prénom d’emprunt

(atk) 20min.ch