Des personnalités tunisiennes se mobilisent dans un spot pour appeler à la dépénalisation de l’homosexualité (VIDEO)

Dans une vidéo partagée par l’association Shams lundi sur les réseaux sociaux, artistes et activistes tunisiens des droits humains, solidaires, appellent à l’abrogation de l’article 230 du code pénal, qui réprime l’homosexualité.

Un texte hérité du protectorat français, en totale contradiction avec les dispositions de la Constitution qui garantit la dignité et l’intégrité physique et morale de la personne, comme le souligne les différents intervenants : l’homosexualité n’est pas une maladie, elle est ancrée dans la civilisation arabo-musulmane… et les peines de prison ne risquent pas non plus de changer l’orientation sexuelle de qui que ce soit, sinon briser des vies.

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230 .. jusqu’a quandspot de sensibilisation de shams contre l’article 230 du code pénal , merci a tout les artistes et les militants de la société civile d’avoir fait parti de ce projet , partager s’il vous plait

Posté par Shams – Pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie sur lundi 29 février 2016

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Ce n’est pas la première fois que des personnalités tunisiennes expriment ouvertement leur indignation sur le propos. L’association Mawjoudin pour la défense des droits des homosexuels avait déjà lancé une campagne de sensibilisation pour dénoncer au travers d’une série de photos la loi, avec la participation d’artistes, intellectuels et autres blogueurs tels que Selma Baccar, Anissa Daoud, Khamaies Khayatia, ou encore Raouf Ben Amor.

Cette nouvelle vidéo de Shams intervient une semaine après la levée de sa suspension provisoire par la justice tunisienne, « une procédure préalable à sa dissolution » que l’organisation avait contesté en janvier 2016.

Le débat sur l’homosexualité s’est imposé sur la scène publique tunisienne avec la création hyper-médiatisée en mai 2015 de l’association, qui défend ouvertement les droits des homosexuels. Et les polémiques ont encore pris de l’ampleur avec les affaires de Marwen et des six étudiants de Kairouan condamnés en raison de leur orientation sexuelle présumée, et qui ont du subir un test anal pour prouver leurs pratiques. Un test assimilé par les défenseurs des droits humains à de la torture.

De nombreuses associations sont à leur tour montées au créneau pour rappeler la nécessité d’abroger le fameux article, en s’organisant dans un front pour la protection des libertés individuelles, dont celles des LGBT+ en Tunisie.