Coupe du monde 2026 : Égypte-Iran, pays hostiles aux LGBTQIA+, désigné « pride match »

La FIFA a annoncé ce lundi 8 décembre que le match Égypte-Iran, prévu en juin 2026, lors de la Coupe du monde aux États-Unis, serait désigné « pride match », une rencontre symbolique destinée à « promouvoir l’inclusion et la visibilité » des personnes LGBTQIA+. Si l’initiative vise à envoyer un message en faveur des droits des minorités sexuelles, elle suscite également un débat sur sa portée réelle face aux violations persistantes dans les pays concernés.

L’Égypte et l’Iran appliquent en effet des lois extrêmement répressives à l’encontre des personnes LGBT+. En Iran, les relations homosexuelles peuvent être passibles de la peine de mort, tandis qu’en Égypte, les autorités utilisent régulièrement des dispositions sur la « moralité » pour arrêter et harceler les personnes LGBTQIA+.

STOP homophobie a déposé, en 2017, une plainte contre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi devant le procureur de la République de Paris pour faits de torture et persécution en raison de l’orientation sexuelle. Bien que classée sans suite en raison de l’immunité d’un chef d’État en exercice, cette démarche reste un symbole de la lutte contre l’impunité et rappelle l’urgence de protéger les droits fondamentaux des personnes LGBTQIA+.

Ce choix de la FIFA pourrait apparaître comme un message positif, mettant sous le feu médiatique international des régimes répressifs. Le geste attire l’attention sur des violations graves et oblige la communauté internationale à ne pas détourner le regard.

Cependant, certains observateurs dénoncent un risque de « pinkwashing ». La visibilité offerte par ce match ne protège ni les supporters, ni les athlètes LGBT+ dans ces pays, et aucune mesure effective n’a été annoncée pour garantir leur sécurité. Par ailleurs, le fait que l’événement ait lieu aux États-Unis, pays où certains États adoptent actuellement des lois restreignant les droits des personnes LGBTQIA+, complexifie encore le message.

Si un geste symbolique peut sensibiliser et générer une prise de conscience, il ne peut se substituer à des mesures concrètes pour protéger les individus et défendre leurs droits. Pour STOP homophobie, cette visibilité doit s’accompagner de pressions diplomatiques, de garanties pour les participants et d’un suivi des violations, sans quoi le geste restera symbolique et sans impact réel.