« Ce que les uns et les autres font de leur vie sexuelle en catimini les engage », le ministre togolais des Droits de l’Homme

L’homosexualité est considérée par la société togolaise comme un comportement non conforme à l’ordre social.
Les relations entre personnes de même sexe sont d’ailleurs passibles d’une peine d’amende et jusqu’à trois ans d’emprisonnement, selon le nouveau code pénal togolais de 2015. Et il n’existe bien évidemment aucune loi qui protège ou défend les LGBT+.

Interpellé sur la question, ce lundi 28 décembre, le ministre en charge des Droits de l’Homme, Christian Trimua, a de nouveau estimé que « l’homosexualité n’est pas un droit de l’homme », et que si le pays ne pratiquait pas d’inquisition dans les chambres à coucher, « Ce que les uns et les autres font de leur vie sexuelle en catimini les engage ».

« Tout citoyen est libre de vivre sa sexualité comme il l’entend, mais dans le cadre de la constitution », a-t-il insisté, comme le rapporte le site republicoftogo, rappelant en outre que « le code des personnes et de la famille définit le mariage comme l’union d’un homme à une femme, et que le code pénal incrimine tous les actes contre-nature entre des gens de même sexe ».

Ce ministre ne semble pas percevoir la responsabilité qui lui incombe justement de promouvoir toutes mesures destinées à améliorer la condition humaine et éliminer les discriminations. Et si, comme il le suggère, les dispositions du code pénal ne sont pas systématiquement appliquées à l’encontre des homosexuels, c’est que lors des arrestations, c’est un autre motif qui est souvent invoqué. Et de manière générale, comme le soulignait Amnesty International, la stigmatisation sociale au Togo empêche de toute façon les victimes de discrimination basée sur l’orientation sexuelle de dénoncer ces abus.

Une enquête publiée par Afrobaromètre en 2018, relayée par le CGRA, révèle que l’intolérance à l’égard des homosexuels est presque générale au Togo (86 % des personnes enquêtées). Les personnes LGBTI sont ainsi victimes de violences de la part de leur entourage mais également de discriminations sociales au niveau de l’emploi, du logement et de l’accès à l’éducation et aux soins de santé.