Défi relevé à Biarritz, pour la première Gay pride de l’après loi Taubira !

Un millier de personnes  ont défilé dans les rues de la ville basque dans un contexte tendu. Le maire d’Arcangues refusant obstinément tout mariage homosexuel dans sa commune.

Tous étaient là pour faire la fête. Les curieux, souvent en retrait, assis sur un banc pour observer de loin, aussi. « Chacun est libre de faire ce qu’il veut, lance cette sexagenaire biarrotte. Moi, je viens parce que c’est joli à voir. » Hier, le cortège s’est progressivement formé depuis le phare, jusqu’au centre-ville, jusqu’à atteindre plus d’un millier de personnes au retour. L’appel des Bascos, l’association organisatrice de la 13e Gay Pride à Biarritz, a été entendu. Tous étaient là pour faire la fête, danser, chanter, et profiter d’un moment décomplexé rythmé par des « olé » réguliers en signe de victoire.
« Rester discrets »

Mais les militants, eux, n’ont pas oublié de rappeler que la bataille continue. Principal visé par les différents discours : le maire d’Arcangues, Jean-Michel Colo. « Honte à ce maire qui bafoue la loi, » a ainsi lancé Bernard Gachen, président des Bascos, au micro de la scène installée au phare. « Carton rouge pour Monsieur Colo, mauvais joueur qui ne respecte pas les règles du jeu, triche et refuse les décisions de l’arbitre », a poursuivi Michèle Berthier, vice-présidente du Planning familial qui demande à ce que tout le monde « reste mobilisé jusqu’au mariage de Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel ». Le couple qui attend toujours de savoir s’il pourra se marier ou pas dans sa commune d’Arcangues, n’a pas participé à la marche. « Ils seraient venus si les choses avaient avancé, mais comme ce n’est pas le cas, ils ont préféré rester discrets », a confié Bernard Gachen.

La jeunesse, elle, fort représentée, paraissait loin de tout cela, insouciante et profitant simplement des DJ en set permanent sur les chars, prête à continuer la soirée au Bô Bar, lieu de rendez-vous nocturne pour cette 13e édition.


Par Sophie Serhani et reportage de Sabrina Corrieri et Rémi Poissonnier.