Des anciens du « Paris Foot Gay » créent « Rouge Direct », lanceur d’alerte contre l’homophobie dans le sport

Ce n’est ni une association, ni une équipe sportive mais un collectif d’experts libres et indépendants qui restera attentif aux différents dérapages, provocations, injures et incivilités, que ce soit dans les stades, sur les terrains ou sur les réseaux sociaux, indiquent dans un communiqué Pascal Brèthes et Julien Pontes, anciens Présidents du « Paris Foot Gay » et Co-fondateurs de « Rouge Direct ».

« Avec ce lanceur d’alerte, nous nous efforcerons de dénoncer, d’informer… le plus grand nombre possible de personnes, journalistes, responsables politiques, associations, etc., comme nous le faisions déjà avec le Paris Foot Gay, afin d’apporter aide et soutien aux personnes victimes de ce qui ne constitue pas une opinion mais bien un délit, et qui n’a sa place ni sur un terrain de sport, ni dans notre société. »

« Paris Foot Gay », association de lutte contre l’homophobie dans le foot, a raccroché en 2015 après 12 ans de combat.

« Il nous a fallu du temps pour digérer cet arrêt, mais la triste réalité du non recul de l’homophobie au sein des fédérations ou chez les supporters nous amène à endosser un nouveau maillot : celui de “vigie citoyenne” ».

L’exemple de ce samedi 10 décembre avec le PSG contre l’OGC Nice au Parc des Princes, marqué par un chant homophobe entonné par les supporters parisiens, en est par ailleurs un exemple « flagrant », insistent les deux militants.

C’est le Club de la Capitale lui-même qui a twitté une vidéo sous le titre : « Les supporters donnent de la voix ! » avant de la retirer un peu plus tard.

« Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ce chant qui constitue manifestement un  délit à caractère homophobe et demandons au Paris Saint-Germain de faire toute la lumière sur ces faits qui appellent une enquête circonstanciée, en lien avec les  forces de police en charge de la lutte contre le hooliganisme », précisent-ils encore, exhortant par ailleurs la « Ligue de Football Professionnel » et à sa nouvelle Présidente, Nathalie Boy de la Tour, « de se saisir de ces faits graves afin de prendre toutes sanctions réglementaires nécessaires et de se prononcer sur les suites pénales qui pourront être engagées contre les auteurs de ces faits. »

Ils estiment en outre que le Paris-Saint-Germain n’est pas « un cas isolé » et que les   supporters de l’Olympique de Marseille, se distinguent « parmi d’autres depuis   longtemps » dans le même registre, avec des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux en toute impunité.

Ils attendent également des réactions de la Mairie de Paris « propriétaire du Parc des Princes et organisatrice des “Gay Games 2018” », ainsi que du Ministère des Sports, restés muets « à cette manifestation grave d’homophobie » dans le football.

« Nous pourrions alors croire à une quelconque capacité d’indignation et de mobilisation de leur part dans ce domaine », concluent-ils.

Valentine Monceau
stophomophobie.org