Visite du pape à la Maison-Blanche : Le Vatican s’inquiète de la liste des invités

« Le Vatican s’est indigné de la décision de l’administration d’Obama d’inviter pour la cérémonie de bienvenue du pape ce mercredi 23 septembre, des activistes transgenres, le premier évêque de l’Église épiscopalienne (version américaine de l’Église anglicane) ouvertement gay et une religieuse activiste à la tête d’un groupe critiqué par le Vatican pour son silence sur l’avortement et l’euthanasie », rapporte The Wall Street Journal.

Le groupe activiste LGBT GLAAD, distribuant un guide pour la visite du pape qui encourage les journalistes à consulter les groupes catholiques dissidents, fait partie des invités. Ce guide dresse un portrait négatif de nombreux évêques et membres de l’Église opposés aux objectifs politiques des LGBT. Il y est notamment écrit que l’enseignement de l’Église peut être « extrêmement dévastateur » pour des jeunes gens découvrant leur homosexualité, rapporte Catholic News Agency.

Frank DeBernardo et la Sœur Jeanine Gramick, fondateurs du groupe catholique dissident News Ways Ministery, que le Vatican et la conférence des évêques des États Unis avaient accusé de rejeter l’enseignement de l’Église, seront aussi présents. Mateo Williamson, ancien membre du parti transgenre avec le groupe Dignity USA, également.

M. Obama, qui ne cache pas son admiration pour ce jésuite argentin, dont il a loué la clairvoyance et l’humilité, compte sur son soutien. Autorité morale mais aussi allié politique de taille pour le 44e président des Etats-Unis.

Une « provocation »

« C’est une honte », a réagi le professeur Robert George, de Princeton, interrogé par CNSNews.com.

« Barack Obama, (…) c’est le président qui passe un accord avec le régime iranien sans exiger la libération du pasteur chrétien Saeed Abidini qui languit dans une cellule en prison à cause de sa foi. Maintenant ce même Barack Obama insulte le pape et les catholiques fervents avec des provocations comme celle-là », a-t-il ajouté avec amertume.

Il regrette notamment que le P. Frank Pavone, fondateur de Priests for Life (Prêtres pour la vie), militant anti-avortement très connu, n’ait pas été invité à la réception. Pour lui, c’est un autre exemple des nombreuses marques d’irrespect de l’administration américaine envers la religion, qui « divise la communauté catholique », « utilisant l’Église catholique et les signes extérieurs du catholicisme pour promouvoir son propre agenda moralement incompétent. ».

Le président de National Right to Life Carol Tobias, qui n’est pas catholique, a qualifié ces invitations d’« insultes », ajoutant que « ce n’est pas une surprise que le président pro-avortement fasse un pied de nez au pape et aux enseignements de l’Église. »

Orchestrer la visite du pape ?

Dans l’Église américaine, certains s’inquiètent d’une potentielle manipulation médiatique de l’événement.

« Je pense que c’est une tentative délibérée de détourner le pape François sur les causes des LGBT et peut-être obtenir quelques photos d’activistes avec le Saint-Père », avance Jay Richards, professeur de l’Université catholique d’Amérique, à Washington.

« Il était prévisible que l’administration historiquement la moins favorable à la religion inviterait une sélection de religieuses pro-avortement, d’activistes catholiques gay, dedissidents et de rebelles religieux pour assister à la visite du pape à la Maison-Blanche le 23 septembre », a affirmé de son côté Bill Donohue, président de la Ligue catholique pour les droits civils et religieux, un organisme de défense des catholiques américains. Il dénonce un « nouveau degré » de provocations anticléricales dans une « tentative d’exploiter la visite papale pour promouvoir un agenda attaquant les catholiques pratiquants. ».

source : Marie-Clémence Gaunand