#Vidéo “Manif pour tous” : mise en garde de Valls à la veille de l’événement

Dominique Bertinotti, ministre chargée de la Famille, a estimé que les organisateurs de la “Manif pour tous” voulaient “refaire un match” dont les Français “ne sont plus demandeurs”.

Elle a réaffirmé que la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et la gestation pour autrui (GPA) ne feraient pas partie de la prochaine loi Famille, contrairement aux inquiétudes des manifestants. “On a le sentiment qu’ils veulent refaire un match dont les Français ne sont absolument plus demandeurs et dont les Français vont devenir les otages”, a-t-elle dit sur BFM-TV.
Appel à l’opposition pour une unité républicaine

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a de son côté adressé une mise en garde explicite. Il a prévenu samedi qu’il ne tolèrerait “aucun débordement” de la part des manifestants de la “Manif pour tous” prévue à Paris et Lyon dimanche.

Interrogé par la presse à son arrivée à la réunion des cadres du PS à la Mutualité, à Paris, consacrée aux municipales et aux européennes, il a aussi appelé la droite à “l’unité”, y compris lorsque des rumeurs sur une supposée “théorie du genre” portent “atteinte” à l’école.

“Je mets en garde, vu l’expérience que nous avons connue le printemps dernier et encore dimanche dernier, sur tous les débordements qui pourraient avoir lieu”, a-t-il déclaré.

Il a ciblé “les débordements qui ont mis en cause un certain nombre de groupes, de groupuscules d’extrême droite, identitaires qui ont été présents dans la manifestation contre le mariage pour tous, qui étaient présents aussi dimanche dernier et qui s’en sont pris aux forces de l’ordre”.

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“Les consignes sont extrêmement claires, le préfet de police de Paris l’a rappelé, le préfet du Rhône également. Nous ne tolérerons aucun débordement et aucune mise en cause de l’intégrité des policiers”, a ajouté le ministre. “Face aux débordements que nous avons connus dimanche dernier mais aussi à ces atteintes à l’école républicaine avec ces rumeurs tout à fait insupportables, l’unité doit prévaloir”, a-t-il lancé en direction de l’opposition. “Il ne peut y avoir d’ambiguïté de la part de ceux qui se réclament des valeurs de la République”, selon lui.

Alors que la semaine a été marqué par une polémique autour de la théorie du genre , des dizaines de milliers de personnes défileront donc dimanche après-midi à Paris, à l’appel des organisateurs de la Manif pour tous qui entend dès maintenant s’opposer à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et à la gestation pour autrui (GPA).

Frigide Barjot, égérie du mouvement contre la mariage gay, ne sera en revanche pas de la manifestation de dimanche. Elle a répété vendredi son refus de participer à une «manif fourre-tout», et critiqué implicitement les dérapages de violence potentiels. «La dignité humaine ne se défend pas dans la violence et dans les cris», a-t-elle expliqué. La violence qui de la mobilisation baptisée «Jour de colère» avait fait, dimanche dernier, 19 policiers blessés.

Après des négociations serrées avec la préfecture de police de Paris, le parcours de la manifestation a été défini : il partira de la place de l’Ecole militaire (VIIè arrondissement) jusqu’à la place Denfert-Rochereau (XIVè). Un autre rassemblement est prévu à Lyon, et d’autres actions de moindre ampleur dans plusieurs villes d’Europe. La mobilisation vise à « avertir le gouvernement le plus tôt possible de notre refus de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et de la GPA car tout enfant a besoin d’un père et d’une mère », avait expliqué lors d’une conférence de presse mercredi Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous. En réalité, le futur projet de loi sur la Famille, qui sera présenté en Conseil des ministres en avril, ne prévoit pas d’ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes ni d’autoriser les mères porteuses en France.

En marge du sommet franco-britannique qui se tient près d’Oxford, François Hollande avait déjà estimé vendredi qu’il était « légitime que des manifestations puissent se tenir dans les rues de nos villes car c’est une liberté fondamentale », tout en appelant à rester « vigilant […] par rapport à des mouvements extrémistes, racistes, qui bien sûr n’ont pas de frontières mais essaient de créer un climat ».