Un militaire sud-coréen condamné à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour « une relation homosexuelle »

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Il a été arrêté le mois dernier, accusé d’entretenir des rapports avec un autre militaire du même sexe, alors que l’armée investiguait sur une affaire de vidéo, prétendument mise en ligne par deux soldats « en plein ébat ». Il n’est pas impliqué, mais les enquêteurs l’ont « débusqué », en pourchassant avec de faux profils, tous les militaires utilisateurs notamment d’applications de rencontres entre hommes, menacés ensuite de « outing » et contraints en interrogatoire de livrer les noms de leur entourage et amis soupçonnés d’être « gay ».

Le capitaine, dont le nom n’a pas été communiqué, a ainsi été condamné mercredi à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour « des relations sexuelles consenties avec son partenaire, dans un cadre privé », a dénoncé Kim Hyung-Nam, du Centre pour les droits de l’homme dans l’armée. Il aurait par ailleurs été brièvement interné, a ajouté un autre de ses avocats, sans préciser s’il interjetait appel de la décision.

Mais l’armée a promis de continuer à « traiter les conduites désordonnées conformément à la loi », les relations homosexuelles étant interdites dans ses rangs.

Pour Amnesty International, « la Corée du Sud aurait dû depuis longtemps supprimer cette disposition archaïque et discriminatoire du code militaire, et se mettre à jour en ce qui concerne les droits des LGBT », a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique. Elle a fustigé une condamnation « injuste qui devrait être immédiatement annulée ».

L’homosexualité chez les civils n’est pas un crime mais la société sud-coréenne n’en demeure pas moins conservatrice et les LGBT sévèrement stigmatisés. La communauté a beaucoup de mal à se visibiliser et obtenir des avancées, face au puissant lobby chrétien qui s’oppose systématiquement à l’adoption de toute loi anti-discriminatoire. Violence toute particulière dans l’armée, qui « tolère » les homosexuels, mais s’il s’engagent « en toute discrétion ».

Plusieurs ONG ont affirmé qu’au moins 32 militaires risquaient des poursuites similaires.

Valentine Monceau
stophomophobie.com