De la peine de mort au mariage égalitaire : Vue d’ensemble sur « les droits » et protection des homosexuels dans le monde

Les Pays-Bas sont, en avril 2001, le premier pays au monde à avoir légalisé le mariage pour tous. Depuis, douze pays européens leur ont emboîté le pas : Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal, Islande, Danemark, France, Grande-Bretagne (hormis l’Irlande du Nord), Luxembourg, Irlande (à la suite d’un référendum) et Finlande.

Des Etats comme l’Allemagne (dès 2001), la Hongrie, la République tchèque, l’Autriche, la Croatie ou la Grèce, reconnaissent l’union civile. L’Italie, dernier grand pays d’Europe occidentale qui n’accordait aucun statut aux couples de même sexe, a institué une telle union en juillet 2016.

Quant à la plupart des pays d’Europe de l’Est (Lituanie, Lettonie, Pologne, Slovaquie, Roumanie ou Bulgarie), ils n’autorisent ni les unions ni les mariages.

L’Estonie est devenue en octobre 2014 la première république ex-soviétique à offrir l’union civile aux couples homosexuels. Les Slovènes ont approuvé cette même solution en 2016, après l’avoir rejeté l’année précédente par référendum. Malte l’a adoptée en 2014.

Plusieurs pays d’Europe de l’ouest autorisent également l’adoption conjointe pour toutes et tous, que ce soit dans le cadre du mariage ou de l’union civile : Pays-Bas (dès 2001), Danemark, Suède, Espagne, Belgique, France, Royaume-Uni. D’autres, comme la Finlande, l’Allemagne et la Slovénie autorisent les homosexuels à adopter uniquement les enfants de leur conjoint.

La procréation médicalement assistée (PMA) est accessible pour les couples de lesbiennes dans dix pays d’Europe : Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne, Autriche et pays nordiques. En France, elle a été l’un des sujets de crispation lors du débat sur la loi Taubira.

Autrement, la grande majorité des pays européens interdisent la gestation pour autrui (GPA). Le recours aux mères porteuses est toutefois autorisé, tant qu’elles ne sont pas rémunérées, en Belgique, aux Pays-Bas ou encore au Royaume-Uni. A l’inverse, la Grèce a autorisé en 2014 la GPA avec dédommagement.

Comme chaque année, l’antenne européenne de l’association internationale lesbienne et gay (ILGA) a publié sa « Rainbow Map », baromètre des pays les plus respectueux en la matière. Classés sur une échelle de 1 à 100%, en fonction de multiples critères comme notamment l’accès à l’emploi, l’acceptation par l’opinion publique, la participation à la vie publique, culturelle et politique, combat contre la haine et les discriminations : Malte arrive de nouveau cette année en tête avec 88%, contre 87 l’an dernier. La Norvège suit avec 78%, le Royaume-Uni avec 76% et la Belgique à 72%. Et la France remonte de la 9e à la 5e position avec 71%, contre 67%, en raison des progrès, plus particulièrement enregistrés sur la question du changement d’état civil des transgenres au sein de la loi Justice XXIe siècle.

En progression dans les Amériques

Le Canada a ouvert le mariage et l’adoption aux homosexuels dès juin 2005, après des décisions de justice dans ce sens dans la plupart de ses provinces. PMA et GPA sont également autorisées.

Aux Etats-Unis, il faut attendre juin 2015 pour que la Cour suprême légalise le mariage égalitaire sur tout le territoire, alors que 14 Etats sur 50 l’interdisaient encore. En Amérique latine, l’Argentine autorise les unions entre personnes de même sexe depuis juillet 2010. L’Uruguay, le Brésil, et enfin la Colombie, depuis 2016. La ville de Mexico a été, dès 2007, la première à les autoriser, avant de légaliser définitivement le mariage en 2009.

Un crime en Afrique

Sur un continent où une trentaine de pays interdisent l’homosexualité, l’Afrique du Sud fait figure de précurseur : le mariage gay est légalisé depuis 2006. L’adoption, la PMA et la GPA sont autorisées. Les relations entre personnes de même sexe sont passibles de la peine de mort au Soudan, en Somalie et en Mauritanie.

Seuls quelques pays (Gabon, Côte d’Ivoire, Mali, Tchad, Mozambique ou RDC) les ont dépénalisées.

Législation hostile au Moyen-Orient et en Asie

Au Moyen-Orient, Israël est considéré comme un pays pionnier pour le respect des droits des homosexuels, notamment en terme d’adoption. Le mariage entre personnes de même sexe n’y est cependant pas autorisé, mais reconnu quand l’union a été contractée à l’étranger.

Le Liban est également plus tolérant en comparaison à d’autres pays arabes, où les homosexuels peuvent en théorie encourir la peine capitale, comme en Arabie Saoudite ou aux Emirats arabes unis. En Asie, le tabou s’effrite lentement au Vietnam et au Népal, alors qu’à Taïwan, la Cour constitutionnelle a estimé ce 24 mai, que la disposition du code civil affirmant qu’un contrat de mariage ne pouvait être conclu qu’entre un homme et une femme « violait » les principes garantissant la liberté de mariage et l’égalité entre les citoyens. L’île nationaliste qui vit séparée de la Chine depuis 1949 figure déjà parmi les sociétés les plus progressistes de la région concernant les droits des homosexuels.