Dans une atmosphère tendue au Sénat texan, Nick Mollberg, activiste transgenre originaire de l’État, a pris la parole le 15 mai pour dénoncer une nouvelle loi, la House Bill 229, qui impose que les documents officiels de l’État reflètent exclusivement le sexe dit « biologique » assigné à la naissance. Voté la veille, ce texte, surnommé « Women’s Bill of Rights », suscite de vives inquiétudes.
Avec émotion et détermination, Nick Mollberg a accusé les promoteurs de cette législation de « dissimuler une idéologie de rejet sous couvert de protection des femmes ». Selon lui, cette mesure ouvre la voie à une politique d’exclusion systématique des personnes transgenres, en particulier dans les sphères administratives, juridiques et sociales.
« Vous êtes des lâches, parce que vous n’avez aucun intérêt à défendre les droits des femmes. C’est une façade, un cheval de Troie pour imposer une vision rétrograde du genre », a-t-il lancé devant les sénateurs, pointant du doigt les conséquences concrètes de cette loi sur l’accès à la santé, à l’éducation ou encore à la reconnaissance civile des personnes concernées.
Le « Women’s Bill of Rights », majoritairement soutenu par les élus républicains, entend notamment restreindre l’usage de prénoms choisis et de mentions de genre affirmées sur les papiers d’identité, au profit d’une stricte référence au sexe déclaré à la naissance. Une mesure qui pourrait, à terme, rendre plus difficile la vie administrative des personnes trans, déjà confrontées à de multiples discriminations dans cet État du sud.
Pour de nombreux militants, cette loi s’inscrit dans une vague plus large de textes adoptés ces derniers mois aux États-Unis, cherchant à encadrer, voire à invisibiliser, les réalités des personnes transgenres. Le Texas fait partie des États les plus actifs en la matière, avec plusieurs projets de loi visant à limiter les droits des mineurs trans, à restreindre l’accès aux soins de transition ou à interdire leur participation dans certaines compétitions sportives.
Nick Mollberg, en s’adressant aux législateurs, a conclu son intervention sur une question restée sans réponse : « Est-ce que vous ne vous lassez jamais d’être du mauvais côté de l’Histoire ? »
Diffusée sur les réseaux sociaux, son discours a rapidement suscité des millions de vues et une vague de réactions, devenant viral bien au-delà du Texas.