Témoignage d’espoir à l’intention de Lucas, victime d’homophobie : “Nous sommes fiers d’être qui nous sommes, différents et semblables.”

Récemment j’ai vu sur le site de stop-homophobie, cet article sur un jeune homosexuel prénommé Lucas et la peur de sa mère de le voir seul et abandonné dans cette société abjecte dans laquelle ils et nous vivons. Et le simple fait qu’il soit homosexuel, devrait prédéterminer ce qu’il vaut et en quoi il est acceptable, méprisable ou je ne sais quoi. Or cela me choque, qu’on puisse penser et voir cela. Et lorsque j’ai lu, comme chez beaucoup d’autre, cette triste affirmation « [l’homosexualité] n’est pas un choix sinon il y aurait longtemps que l’on aurait fait un choix contraire. », je n’ai pas pu m’empêcher de réagir et d’apporter ma propre vision, de ce qu’est pour moi l’homosexualité et surtout n’importe quelle différence chez l’être humain : une source de fierté et d’espérance.

Alors bien sûr je m’excuse des répétitions, mais c’est simplement le message et la réflexion qui m’importent. Et je cherche simplement à éveiller les consciences sur ce qui me semblaient pourtant une évidence, mais qui n’est hélas toujours pas le cas. Et en cela, j’espère aussi montrer que ni lui, ni personne d’autre n’est et ne devrait se sentir seul ou rejeté.

L’homosexualité n’est pas un choix, c’est un fait. L’homophobie n’est pas un choix, c’est un mal. C’est une perte, de dignité, de droit et d’espérance. L’homosexualité est n’est pas un choix, mais c’est une fierté et une source d’espoir. L’homosexualité est un don de voir différemment, d’aimer dans la différence et de s’épanouir dans une liberté de s’affranchir des codes moraux obscurantistes de toute société qui ne serait pas voir autre que dans sa diversité et dans sa multitude.

Bien sûr, certains faits sont plus durs à vivre et à assumer que d’autres, plus simple à voir et à envisager. Quand on se retrouve face à ce qu’on n’a pas choisi et que cela se retourne contre nous, par peur, par haine, par couardise,  il n’y alors pas d’autres choix que d’être fier, d’être plein d’espoir pour sa différence. Car c’est en elle, avec elle, qu’on apprend à s’accepter, à se trouver et à s’aimer. Et cela peut être dur et sembler impossible, mais lorsque personne n’ose croire en nous ou voir une lueur d’espoir en nous, une étincelle de vie, un reflet de similitude, c’est à nous seul qu’il incombe de croire en nous et de tout faire pour que seul notre vie, nos choix et nos actes soient en accord avec nous-même.  Dès lors qu’on a compris cela, ni les coups, ni les insultes, ni les regards obliques, ni les pensées d’autrui n’ont de valeur à nos yeux, n’ont d’importance dans nos esprits, n’ont d’incidence sur nos vies.

Lorsqu’on se sent seul et rejeté, lorsqu’on a personne vers qui se tourner, à qui parler, à qui se confier ou simplement avec qui échanger, sur ce que l’on vit, ce que l’on sent et avec quoi on se bat, il ne faut pas perdre espoir et l’envie de vivre et voir que cette espérance, cette foi en la vie, en nous-même réside en nous. L’acceptation de soi est la clé de la liberté. La solitude n’est qu’une illusion dès lors qu’on apprend à aimer qui l’on est et que l’on agit pour satisfaire l’envie d’être pleinement qui l’on est. Les autres ne sont pas là pour nous juger, nous battre ou nous arrêter. Ils ne devraient être là que pour nous épauler, nous comprendre, partager avec nous et nous aider lorsque l’on en a besoin. Les autres ne devraient être-là que lorsque l’on sent que tout va mal et que l’on se perd dans ce combat éternel et épuisant, pour être qui l’on est et garder cette foi en nous-même.

C’est pourquoi, lorsque l’on se sent seul, il ne faut pas perdre de vue, que sur cette terre, personne n’est jamais seul. Ni même le fou, ni même le pauvre, ni même le solitaire. Pas même l’homophobe. Alors l’homosexuel n’est pas seul non plus. Il est un parmi tant d’autres. Un parmi beaucoup de ceux qui ont appris à s’accepter, à voir différemment mais surtout à voir par les yeux sincères et ouverts, qu’ils ont eu à la naissance et à aimer avec le cœur, sans se voiler de la raison qu’on ne saurait justifier. Sur cette terre, on n’est jamais seul lorsque l’on sait et ose voir qui est là pour nous. Sur cette terre, on n’est jamais seul face aux combats et obstacles de la vie. Se sentir seul est la conséquence de la peur, de la haine et de couardise de ceux et celles qui n’osent pas accepter leurs propres différences et qui dans l’espoir meurtri de se voir semblables à tous ces autres qu’ils tentent désespérément de satisfaire et ressembler, ils commettent l’irréparable de se battre contre ceux et celles qui n’ont pas choisi et qui ne se sont pas encore accepté, au lieu de se battre contre eux-mêmes et d’accepter leur différence.

Mais nous, nous sommes plus forts. Nous sommes plusieurs, nous somme divers. Nous sommes ceux et celles qui aiment différemment, d’un point de vue strictement éthique et par le prisme d’une raison déraisonnée et désuète. Nous sommes semblables dans nos différences. Nous avons tous et toutes le même cœur humain, qui bat et qui éprouve ce sentiment violent qu’est l’amour. Nous avons tous et toutes ce cerveau, si puissant et si performant, qui nous permet de penser et de voir par nous-même et dans le plus beau de cas d’accepter, d’oser et d’aimer voir la vie, les autres, soi-même, dans l’entièreté et la diversité que nous sommes, en s’affranchissant de toute peur ou de toute haine.

Alors oui, on peut se sentir seul, anormal et différent. On peut se sentir illégitime et méprisé. Mais nous ne le sommes pas. Nous sommes divers, plusieurs, unis et semblables. Nous sommes des êtres humains, qui aimons, réfléchissons, vivons dans la diversité et dans une communauté qui se doit être le reflet le plus stricte de ce que nous sommes, tous. Nous devons et nous sommes fiers de ce que nous sommes, de qui nous aimons et de pourquoi nous acceptons ce que nous sommes et faisons. Car il est normal d’être différents, dès lors que chaque être humain n’est semblable trait pour trait à personne d’autres. Et puisque cela nous l’avons compris et accepté, il est aussi normal que nous nous découvrons beaucoup  à n’être pas si différents les uns que les autres. Nous sommes fiers d’être qui nous sommes. Fier de ce fait simple et bête, d’être un simple humain qui aime un autre être humain et cela en dépit de la moindre divergence d’esprit et d’opinion qu’on ne serait conférer juste et vraie, que par simple autosatisfaction de ne pas voir autrement que dans le prisme de la peur et de la haine dans lequel on se déforme nous-même et contre lequel on se bat nous-même.

Les humains ne sont pas seuls. Les humains sont tous différents et finalement c’est en cela que nous sommes semblables. Nos vies n’ont qu’un seul point commun, les combats contre lesquels on se bat. Les choix et les conséquences auxquels on a à faire ne sont que la résultante d’un seul et unique choix : de s’accepter nous-même, entièrement pour accepter les autres pleinement.

L’homosexualité n’est pas un choix, c’est un fait. L’homophobie n’est pas un choix, c’est un mal. C’est une perte, de dignité, de droit et d’espérance. L’homosexualité est n’est pas un choix, mais c’est une fierté et une source d’espoir.

James Leperlier
jamesfromfrance.wordpress.com