Suisse : Adoption par le conjoint: l’UDC rechigne au référendum

Les ultraconservateurs de l’UDF vont se lancer dans la bataille contre l’ouverture limitée de l’adoption aux couples gay et lesbiens. Ils pourraient partir sans l’appui du premier parti de Suisse. Même Oskar Freysinger se montre peu enthousiaste.

L’ouverture de l’adoption au partenaire de même sexe, dont le principe a été entériné par les deux Chambres du parlement suisse est dans le collimateur de l’Union démocratique fédérale. Ce petit parti populiste ultraconservateur d’obédience évangélique a décidé, lundi, de lancer un référendum contre la future loi. Le président de la formation l’a confirmé à l’«Aargauer Zeitung». Pour l’UDF, l’objectif est à peine voilé: exister. Le parti a perdu son unique siège à l’assemblée lors des dernières élections. On se souvient qu’en 2005, il avait pris la tête des opposants au partenariat enregistré. Le «non» au pacs helvétique avait recueilli 43% des voix. Pas mal pour une formation qui fédère, au mieux, 1% des électeurs.

«Ce n’est pas la fin du monde»

Ex-élu UDF, Christian Waber, a précisé que des pourparlers étaient en cours pour la formation d’un comité référendaire national interpartis. Mais du côté des populistes de l’UDC, on n’a entendu parler de rien, comme l’assure Martin Baltisser, secrétaire général. D’ailleurs, pour lui, il est encore trop tôt. «La question d’un référendum se posera seulement quand une proposition de loi sera traitée et adoptée par les deux chambres», souligne-t-il. Même écho chez le conseiller national UDC Oskar Freysinger, qui s’était pourtant posé en adversaire coriace de l’initiative sous la Coupole, en décembre. La future loi, explique le futur ministre valaisan, «concerne peu de cas. Tant que cela reste dans le cadre du Parlement, ce n’est pas la fin du monde Je me concentrerai sur le moment où les couples de même sexe obtiendront le droit complet à l’adoption. Là, j’interviendrai avec force.»

Pour mémoire, en mai dernier, les Jeunes UDC suisses réunis à Bex (VD) avaient, eux aussi, promis un référendum. Mais le texte discuté alors au Palais fédéral était plus large. Ils n’ont pas encore pris position sur le compromis définitivement adopté par le Conseil des Etats, le 5 mars.

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