St-Pétersbourg : Manifestation contre l’homophobie sous protection policière

Des dizaines de militants russes pour les droits des homosexuels ont manifesté vendredi à Saint-Pétersbourg sous protection policière, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie.

Les manifestants sont arrivés sur le Champ de Mars, dans le centre de Saint-Pétersbourg (photo), à bord d’un car escorté par la police.

La manifestation, réunissant environ 150 personnes, s’est déroulée à l’abri de barrières métalliques et avec une forte présence policière.

A l’extérieur des barrières métalliques, quelque 200 jeunes militants hostiles ont crié des insultes et lancé des fumigènes dans la foule des manifestants.

“Je veux vivre tranquillement et ne pas être la cible d’agressions à cause de mon orientation sexuelle”, a confié à l’AFP l’un des manifestants, Stanislav, âgé de 25 ans.

Les manifestants ont lancé dans le ciel des ballons multicolores et noirs, “en soutien aux victimes de l’homophobie”, selon les organisateurs.

Cas rare en Russie, l’action était autorisée par l’administration locale.

“L’homosexualité c’est une perversion et ils veulent en faire une norme”, s’est indigné un des militants anti-homosexuels, Anatoli, âgé de 23 ans.

Les manifestants homosexuels scandaient de leur côté : “Le fascisme ne passera pas!”

Parmi les militants anti-homosexuels, on pouvait apercevoir le député de l’assemblée locale Vitali Milonov, à l’origine d’une loi adoptée récemment à Saint-Pétersbourg, qui punit les auteurs de tout “acte public” faisant la promotion tant de l’homosexualité que de la pédophilie en présence de mineurs.

Après la manifestation, les manifestants ont quitté la place en car, pour éviter des heurts avec les militants hostiles.

Plus de deux Russes sur trois se disent “hostiles” ou “réservés” envers l’homosexualité, qui pour une majorité d’entre eux devrait être interdite, selon un sondage du Centre Levada publié en mars.

La mairie de Moscou a rejeté une nouvelle fois mercredi une demande de militants homosexuels pour une gay pride dans la capitale russe, soulignant que son objectif était le “respect de la moralité” et le “patriotisme”.

L’homosexualité était considérée comme un crime en Russie jusqu’en 1993, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999, bien après la chute du régime soviétique en 1991.