Riom : Les auteurs de l’agression d’une femme transgenre condamnés à des peines de prison ferme

Élisabeth, 47 ans, en pleine transition, a été rouée de coups, le 25 juillet 2017, par 4 individus, qui après l’avoir injuriée dans un magasin « Foir’Fouille », l’ont suivie jusque sur le parking du centre pénitentiaire de Riom (Puy-de-Dôme), où elle attendait sa mère, venue rendre visite à son mari incarcéré, rapporte lamontagne.fr.

« Au début ils se sont moqués de moi. Je passais et eux ne faisaient que de rigoler. Puis ils sont devenus menaçants en m’insultant, me traitant de PD et tarlouze ». Après les avoir interpellés sur ces moqueries, Élisabeth, atteinte par ailleurs de la maladie de Parkinson, a « préféré laisser tomber ». Elle est donc ressortie du magasin pour prendre sa voiture, mais sans s’apercevoir que ses agresseurs la suivaient. Ils ont ensuite attendu qu’elle sorte de son véhicule et « le plus âgé m’a mis un coup de poing en pleine figure ». Les autres ont suivi, s’acharnant, jusque l’intervention des vigiles, qui lui auront sauvé la vie, dit-elle. Souffrant de plusieurs fractures au visage et d’une blessure au genou, elle s’était vue notifier plusieurs jours d’ITT.

« Elle a été agressée parce qu’elle est transsexuelle et malade et uniquement pour ça », a déclaré son avocate, Me Laure Bret, également conseil de l’association Lesbian and gay pride de Lyon, qui s’est constituée partie civile. Le représentant du ministère public a lui aussi dénoncé « le caractère odieux des faits, commis sur une proie facile et vulnérable ».

Identifiés grâce aux caméras de vidéosurveillance, trois des suspects, âgés de 18, 20 et 40 ans, comparaissaient ce jeudi 22 mars devant le Tribunal Correctionnel de Clermont-Ferrand, pour agression violente à « caractère transphobe ». Leurs avocats ont tenté d’écarter la circonstance, estimant « inutile de chercher un sens quelconque à ces agissements » : « un dossier de violences dramatique, mais malheureusement classique à cette barre », ont-ils soutenu.

Deux des auteurs ont toutefois été condamnés à deux ans et dix-huit mois d’emprisonnement ferme, le troisième à 18 mois pareillement, dont 6 mois avec sursis. Le plus jeune, un mineur de 17 ans, mis en examen par un juge des enfants, devrait être jugé prochainement.