Quand la liberté d’expression dérange Civitas

Chroniqueur régulier et co-responsable de Stop Homophobie, je suis l’auteur de plusieurs papiers publiés sur Le Plus du Nouvel Obs. L’un d’eux, publié vendredi dernier, fait l’effet d’une bombe au sein de la réacosphère homophobe. Intitulé « Civitas : nos impôts financent l’intégrisme et la haine. Il faut que cela cesse ! », il s’attaque au financement de l’officine intégriste et revient sur ses dérives homophobes.

Dès sa publication, j’ai été insulté sur Twitter à de nombreuses reprises. Civitas a même appelé ses membres à le signaler à la rédaction du Nouvel Obs, afin de le faire interdire. En vain. Après tout, il n’y avait rien de diffamatoire dans son contenu, tant sur le fond que sur la forme. La vérité semble déranger ! Surtout si elle touche un point sensible : l’argent, le nerf de la guerre !

Hier, un article publié sur le site « Boulevard Voltaire, dirigé par Robert Ménard, m’a attaqué de façon particulièrement ignoble. Je vous laisse prendre connaissance de son contenu :

« En défense de Civitas

Dans un papier nauséabond publié et mis en avant dans Le Plus du Nouvel Obs sous le titre « Civitas : nos impôts financent l’intégrisme et la haine. Il faut que cela cesse ! », l’auteur, manifestement un militant gauchiste, laisse transparaître sa vraie nature, celui d’un petit totalitariste haineux. Aujourd’hui, c’est Civitas qui en fait les frais : avec cette tribune et une pétition qui revendique plus de 10.000 signatures en moins de deux jours, il ne veut rien moins que d’empêcher les remises fiscales sur les dons qui lui sont alloués, affirmant que l’État n’a donc pas à financer « l’intégrisme et la haine ».

On sait déjà que les gauchistes sont fascinés par l’Institut Civitas : des chapelets, des croix, des soutanes, des jeunes filles et jeunes hommes biens peignés, des vieux cathos, bref, toute la France qu’ils détestent, qu’ils vomissent même, et qui pourtant existe encore – et même de plus en plus, à voir les chapelles traditionnelles se remplir. La stratégie consiste à les soupçonner a priori, à interpréter leur comportement de façon à les présenter comme des provocateurs, des individus qui menacent la paix de la société et dépassent les limites admises. Une phrase résume tout cela : « Devons-nous encore une fois tolérer qu’un tel déferlement d’homophobie, d’intolérance et de haine puisse se tenir devant le Sénat, symbole de notre République laïque, égalitaire et fraternelle ? »

Franchement, comment un gauchiste LGBT, qui vit et milite sous perfusion des subventions publiques, peut-il avoir l’outrecuidance de demander la suppression des remises d’impôts aux donataires de Civitas ? Sachant que Civitas est loin de toucher les millions versés quotidiennement aux milliers de satellites LGBT ou antiracistes — et même au Nouvel Obs — et que cette association fait déjà l’objet de toutes les pressions possibles et inimaginables, parce que ses adhérents osent prier dans la rue, rappeler la position du cathéchisme sur l’homosexualité ou se défendre face à l’agression des Femen. Bref, parce qu’ils sont parmi les derniers de la France de la chrétienté et du bon sens, à avoir encore une once de courage.

On finit par se demander, pour reprendre les mots de l’article en question, qui donc propage « l’intolérance et la haine en toute impunité » ?

Pour lire la prose en question :

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/796728-civitas-nos-impots-financent-l-integrisme-et-la-haine-il-faut-que-cela-cesse.html »

L’auteur Vivien Hoch, catholique et militant UMP, rédacteur en chef du site itinerarium.fr, semble vouloir renverser les rôles. Selon lui, je suis un « petit totalitariste haineux ». Oui je suis pour l’égalité des droits, pour le mariage pour tous, et alors ? C’est ça qui le dérange ?

Je persiste et je signe en affirmant que Civitas n’est pas « d’utilité générale » et qu’à ce titre ses donataires ne doivent pas pouvoir bénéficier de réductions sur leurs impôts. Je ne suis pas le seul à le penser. Nos impôts ne doivent pas financer la haine ! Car c’est bien de haine qu’il s’agit.

Quant aux prières de rue de Civitas, je tiens à rappeler que nous sommes dans une République laïque et que de telles démonstrations n’ont pas leur place dans notre pays. Quand on pense que ce sont les catholique intégristes qui sont les premiers à s’indigner des prières de rue de fidèles musulmans, quelle ironie !

Bien entendu, l’auteur voit des « gauchistes » un peu partout… Et quand il affirme que je suis un « gauchiste LGBT qui vit et milite sous perfusion des subventions publiques », il fait dans la diffamation la plus abjecte. Comment peut-il affirmer cela ? Je ne suis membre d’aucune association LGBT et même si c’était le cas, où serait le problème ? Les associations LGBT ne bénéficient pas de larges subventions publiques comme il l’affirme !

Tout ce que je fais est totalement bénévole, désintéressé. Je défends l’égalité des droits, je défends le droit des couples homosexuels de pouvoir se marier et ceux de leurs enfants d’être protégés par le Droit. Je milite contre l’homophobie car elle ne cesse de prendre de l’ampleur. Il faut que des voix s’élèvent contre les nombreuses dérives homophobes qui blessent de nombreux gays et lesbiennes dans le climat particulièrement pesant que traverse notre pays actuellement. Je suis l’une de ces voix et on veut me faire taire !

Je suis écoeuré par tant de mauvaise foi, je dois l’avouer. Je suis fatigué de voir que l’égalité des droits suscite de telles réactions. Par contre, on ne m’enlèvera pas ma liberté d’expression !

Où est la haine ? De mon côté ? Du côté de Civitas ?

Giuseppe Di Bella

Source de mon article publié sur Le Plus du Nouvel Obs : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/796728-civitas-nos-impots-financent-l-integrisme-et-la-haine-il-faut-que-cela-cesse.html

Source de l’article de Vivien Hoch publié sur « Boulevard Voltaire » : http://www.bvoltaire.fr/vivienhoch/en-defense-de-civitas,14463