PS Mariage gay et vote des étrangers, les socialistes s’impatientent

Après une semaine lourde sur le plan social et une secousse électorale, les socialistes ont pris l’initiative pour inciter le gouvernement à aller de l’avant sur deux réformes qui leur tiennent à coeur, le mariage pour les couples homosexuels et le droit de vote pour les étrangers.

Le premier secrétaire du PS Harlem Désir s’est félicité mardi dans un tweet que la pétition qu’il avait lancée la veille en faveur du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels ait recueilli plus de 20.000 signatures en l’espace de 24 heures.

Il a souhaité “le plus possible” de signatures “dans les prochaines semaines”, alors que le projet de loi sur le “mariage pour tous” doit être soumis à l’Assemblée nationale le 29 janvier.

Car les socialistes sont soucieux de ne pas laisser l’opposition s’activer sur ce front à l’approche de la manifestation du 13 janvier des opposants au mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.

Le PS a indiqué qu’il participerait à la manifestation de dimanche prochain à Paris des partisans cette fois-ci de ce nouveau droit.

Chaque camp se mobilise alors que les semaines à venir seront déterminantes pour le devenir de cette réforme et de son ampleur.

Les deux manifestations, celle des pro et celle des anti, “ne pourront pas ne pas être comparées”, prévoit Frédéric Dabi, de l’Ifop.

“Avec le débat parlementaire qui va être musclé” et le fait que l’opposition évoque une “légitimité liée à la rue”, “il va y avoir un vrai combat, qui va se déplacer de l’Assemblée nationale vers la rue, entre pro et anti-mariage”, ajoute-t-il.

Harlem Désir a pris soin de signaler que son parti, tout en soutenant le projet de loi gouvernemental, avait “des positions un peu plus avancées” sur certains points, en étant par exemple favorable à la procréation médicalement assistée (PMA), que le gouvernement souhaiterait voir être abordée ultérieurement dans un autre projet de loi.

Autre réforme emblématique pour la gauche, le droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales.

Là aussi, le temps presse avant les municipales de mars 2014, d’autant plus que les modalités doivent être bouclées un an avant le scrutin par une majorité des trois cinquièmes des parlementaires. Tout se jouera donc d’ici le printemps, si cette réforme doit vraiment entrer en vigueur pour le scrutin de 2014.

Le porte-parole des députés socialistes, Thierry Mandon, a battu le rappel en soulignant mardi qu’il fallait “mener la bagarre” pour convaincre les parlementaires manquants.

“Nous sommes en attente et nous avons la volonté que ce processus démarre”, a dit M. Mandon, après la réunion des députés PS mardi matin consacrée au droit de vote des étrangers.

Les députés socialistes “sont remontés comme une horloge” sur ce sujet qu’ils veulent voir aboutir, selon l’un d’eux.

Thierry Mandon a affirmé que “le projet de loi sera déposé par Jean-Marc Ayrault au nom du gouvernement” entre “maintenant” et “l’été 2013”.

Là également, les socialistes paraissent bousculer l’agenda de l’exécutif. François Hollande, lors de sa conférence de presse du 13 novembre, avait déclaré qu’il fallait “commencer par constituer (la) majorité” susceptible de voter cette réforme, avant de présenter un texte à cet effet.

Les socialistes donnent de la voix sur deux réformes importantes de société, au moment où l’exécutif vient de traverser une période de vives tensions gouvernementales pour sauver le site de Florange (Moselle), après un accord très décrié avec le sidérurgiste ArcelorMittal.

Trois scrutins législatifs n’ont guère été brillants non plus, dimanche dernier, pour les socialistes et l’un de leurs responsables reconnaissait que leurs résultats s’expliquaient par “l’abstention très forte de (l’électorat) socialiste et du Front de gauche”.