Trois anciens policiers péruviens ont été condamnés ce lundi 15 décembre 2025 à 17 ans de prison chacun pour la torture et le viol d’une femme transgenre en 2008, une affaire qui avait conduit à une condamnation internationale de l’État péruvien et à un long combat juridique de la victime.
Le verdict, rendu par un tribunal de Lima à l’issue d’un procès ouvert en janvier, prévoit l’incarcération immédiate des trois agents, reconnus coupables de torture aggravée et de viol sexuel aggravé sur la victime, alors âgée de 34 ans et identifiée dans les documents judiciaires par ses initiales.
Les faits remontent à février 2008, lorsque Azul Rojas Marín, femme transgenre, avait été arrêtée sans motif apparent par des policiers à Casa Grande, sur la côte nord du Pérou. Selon la Cour interaméricaine des droits de l’Homme (Cour I‑DH), les agents l’avaient battue, insultée en raison de son identité de genre, déshabillée de force, torturée et violée alors qu’elle se trouvait dans le commissariat.
L’affaire avait été initialement abandonnée par la justice péruvienne, malgré les plaintes de la victime et les preuves disponibles. Après l’épuisement des recours nationaux, Azul Rojas avait porté son cas devant la Cour I‑DH. En avril 2020, cette juridiction basée à San José (Costa Rica) avait jugé que le Pérou avait violé ses droits fondamentaux, à la liberté, à l’intégrité personnelle, à la protection judiciaire et contre la torture… Et qu’il s’était rendu coupable de discrimination liée à son orientation sexuelle et à son identité de genre.
La Cour avait ordonné la mise en place de mesures réparatrices, incluant l’ouverture d’une enquête pénale effective contre les auteurs présumés et la reconnaissance de la responsabilité internationale de l’État.
En novembre 2022, le gouvernement péruvien avait présenté des excuses publiques à Azul Rojas, lors d’une cérémonie officielle, marquant une étape symbolique dans la reconnaissance des violences subies par les personnes LGBTQIA+ au Pérou.
L’intervention de la Cour I‑DH a été saluée par des organisations de défense des droits humains comme un précédent historique en matière de protection juridique contre la torture motivée par la haine et la discrimination.

















