Perche. La députée Laure de la Raudière s’oppose au mariage gay

Le 22 octobre paraissait dans Libération une tribune signée par cent vingt-sept députés de droite, intitulé « Mariage pour tous : nous, élus de droite, voulons un véritable débat ». Parmi les co-rédacteurs, Laure de la Raudière, députée dans la troisième circonscription d’Eure-et-Loir, contre le projet…

Quelle est votre position par rapport à ce projet de loi, qui sera présenté à l’Assemblée Nationale à la mi-janvier ?
Laure de la Raudière : Tout d’abord, je tiens à dire qu’il n’y a pas d’un côté, les bons et de l’autre, les méchants dans ce débat. On ne peut pas nous taxer d’homophobes parce que nous sommes contre ce projet de loi. Celui-ci ne va pas faire qu’accorder de nouveaux droits à la communauté homosexuelle, sinon je serai pour. Mais c’est une profonde réforme de la société.
Au sujet de l’adoption, en premier lieu, il n’y aura plus de différenciation des sexes. Les notions de père et mère vont disparaître du code civil au profit du terme de parents indifférenciés. Cent cinquante articles du code civil seraient touchés par cette décision.
Mais il faut surtout penser à l’intérêt général et supérieur de l’enfant. Il nous faut réfléchir aux situations permettant son meilleur développement. Or, l’absence d’un père ou d’une mère sera toujours vécue comme un manque profond dans la construction d’un enfant.
D’ailleurs, rien que le terme « mariage pour tous » est mal choisi. On ne va pas demander à une jeune fille de 13 ans de se marier !
En avez-vous discuté avec des membres de la communauté homosexuelle ?
J’ai organisé une réunion publique, à Chartres, le 29 octobre. Parmi les intervenants, il y avait Nicolas Gougain, porte-parole de l’inter-LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), témoin des attentes des couples homosexuels. Les conclusions du débat étaient les suivantes…
Ce qui diffère entre les personnes pour et celles contre cette loi, c’est le sens que l’on donne à la notion de père et mère. Les individus favorables à l’adoption pour tous considèrent qu’un père et une mère sont semblables. Pour les autres, défavorables, ceux-ci partent du principe qu’une mère portant l’enfant dans son ventre, il y a forcément une différenciation avec le père.
J’ai aussi discuté avec d’autres couples homosexuels qui se disent très gênés par ce débat. Ce qu’ils veulent, c’est un statut juridique pour la reconnaissance de l’enfant qu’ils élèvent. Le souci avec cette proposition du gouvernement est que l’on détricote le droit de la famille. Et cela concernera tout le monde, au nom d’une demande d’une minorité. D’ailleurs, nous n’avons pas été informés du pourcentage de couples homosexuels demandant cette loi.
Que proposez-vous d’autre afin d’impliquer la population dans ce débat ?
Il faudrait consulter la population, dans les régions, et informer des conséquences de la réforme. Il serait peut-être intéressant d’avoir un référendum sur ce genre de sujet. Chacun devrait pouvoir voter en conscience, en s’affranchissant complètement des lignes politiques des partis. Nous pouvons prendre le temps du débat.
Au cœur de ma campagne électorale, j’ai placé l’emploi, la santé, le développement économique, mais aussi la famille. C’est pour cette raison que je suis active sur ce sujet. J’ai envie de comprendre quelles sont les attentes des couples homosexuels et les discriminations qu’ils subissent. L’enjeu pour eux, est d’accéder à la procréation médicalement assistée (PMA). La question est la suivante : est-ce un mieux pour la société ? Aujourd’hui, je ne le pense pas.

source:http://www.le-perche.fr/8139/perche-la-deputee-laure-de-la-raudiere-soppose-au-mariage-gay/