Ontario: Agression à Brampton : l’homophobie ordinaire en 2012

René Brunes-de-Montlouet a 25 ans. Il habite la municipalité de Brampton, en Ontario. Après avoir été récemment victime d’une attaque homophobe, le jeune homme androgyne s’est entretenu avec le Brampton Guardian pour raconter son histoire et évoquer la violence homophobe qu’il constate régulièrement dans sa ville.

L’incident survient alors que René Brunes-de-Montlouet s’arrête dans un comptoir de restauration rapide au milieu de la nuit pour s’acheter à manger. Un groupe de jeunes se met à l’insulter à cause de son orientation sexuelle et de son apparence physique. La joute verbale s’intensifie jusqu’à ce qu’une jeune fille de la bande jette une boisson gazeuse au visage de la victime. Puis un autre le frappe. Finalement, le jeune homme réussit à sortir son téléphone pour appeler la police. Quand les forces de l’ordre arrivent, ils escortent simplement le garçon vers un un taxi. Aucune charge n’est déposée contre ses agresseurs.

« Je me suis senti seul », a-t-il expliqué au Brampton Guardian. « Leurs visages étaient tellement remplis de haine. Les employés du restaurant n’ont pas bronché. Ils m’ont regardé me faire battre sans réagir. J’étais sans doute un bon divertissement pour eux. J’étais là à me faire attaquer sans raison et personne n’a cherché à m’aider. »

Le jeune homme et ses amis disent observer une homophobie toujours aussi constante dans les rues de la ville. Surprenant pour une municipalité aussi multiculturelle, la neuvième ville du Canada en termes de population, située à proximité de Toronto. Concernant l’emploi, le même constat s’impose. Plusieurs employeurs refusent d’engager des jeunes hommes à l’allure trop « identifiable ». « Ceux qui arrivent finalement à se trouver un emploi sont fréquemment victimes d’insultes, raconte René Brunes-de-Montlouet. À mon travail, des clients m’ont déjà expliqué qu’ils refusaient d’exposer leurs enfants à quelqu’un de ma condition, que j’étais contagieux. Quand je rapporte ces incidents à mes patrons, leur attitude est détachée. Ils ne semblent pas vouloir intervenir. »

Les rapports annuels de police locaux semblent pourtant contredire ses propos. On y reporte un nombre mineur de crimes basés sur la haine. C’est précisément dans ces chiffres que le problème majeur s’expose : la plupart des victimes refusent de porter plainte ou d’alerter les autorités. Néanmoins, selon Statistique Canada, le nombre de crimes de haine homophobe a doublé en 2008 dans le pays. L’année suivante, il a une nouvelle fois augmenté de 18%.

Crédit photo : Insight Imaging: John A Ryan Photography.

 

source:http://www.etremag.com/2012/08/agression-a-brampton-lhomophobie-ordinaire-en-2012-11093