« My Kali », le premier webzine LGBTI+ jordanien, sous le feu des critiques depuis sa parution en Arabe

>> LGBT magazine faces threats after publishing in Arabic for the first time

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Lancé « clandestinement » en 2007 et réservé jusque-là à un public anglophone, « M .Kali », le premier magazine LGBTI+ en Jordanie et l’un des premiers au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a présenté pour les mois de mai et juin un numéro exclusif et bilingue, avec pour la première fois des articles et contenus distincts en arabe : sans précédent.

Témoignage d’un religieux jordanien marié qui a dû fuir son domicile après avoir annoncé qu’il était gay. Un jeune auteur irakien qui s’interroge sur les relations bisexuelles de la divine Oum Kalsoum, l’une des chanteuses les plus aimées du monde arabe. La star nationale de jiu-jitsu Yara Kakish, qui ouvre la voie aux femmes du royaume hachémite en dominant les tournois internationaux… « Nous avons dû répondre à la demande », explique Khalid Abdel-Hadi, l’un des fondateurs et directeur de « My Kali ». « Les lettres affluaient de jeunes homosexuels qui ne lisaient pas l’anglais. Et après neuf ans, peu importe les risques, nous avons estimé qu’il était temps de porter la voix de la communauté et notre message de sensibilisation en arabe. »

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Une initiative toutefois contestée, notamment par d’autres organes de presse du Royaume qui accusent le magazine d’être à la solde de l’Occident et « saper les traditions et la culture de la société jordanienne » en promouvant l’homosexualité. La Commission des médias jordaniens indique en outre que My Kali n’est pas un titre officiel et promet un procès si la revue venait à paraître sur papier.

Ce n’était pas encore dans l’intention des éditeurs, mais les réactions suscitées sont bien celles qu’ils redoutaient. D’où la discrétion observée. Car si la Jordanie est l’un des seuls pays arabes à avoir dépénalisé l’homosexualité dès 1952, la question reste sensible et les homosexuels toujours discriminés, comme le souligne un rapport du département d’Etat américain de 2015 sur les droits de l’Homme.

Aucune menace de mort toutefois, si ce n’est « des commentaires négatifs ». Mais « My Kali est essentiellement le produit d’un collectif toujours en mouvement de jeunes arabes et nord-africains hétérosexuels et LGBTQIA qui s’évertuent à permettre à des personnes marginalisées de s’exprimer », insiste l’équipe dans un communiqué. « Nous ne tenons aucun un “agenda étranger” : la communauté jordanienne LGBTQ a toujours été une part inhérente du tissu social de notre pays », ajoute Khalid Abdel-Hadi.

Selon une enquête du centre de recherche Pew, également menée l’année dernière, 97 % des Jordaniens rejetteraient toujours l’homosexualité.

Valentine Monceau
stophomophobie.org

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>> An LGBT magazine in the Middle East was praised by many for publishing in Arabic, but now the founders are facing lawsuits and death threats.

My Kali, an online LGBT magazine in Jordan, published their first issue in Arabic for its May/June edition.

People around the world praised the magazine’s decision, but several others have begun sending death threats and lawsuits to the founder’s of My Kali for “promoting homosexuality ».

« When I started the magazine, I was trying to not be noticed in Jordanian society for fear of backlash, » said Khalid Abdel-Hadi, a magazine founder. « The change came after so many gay people, who can only read Arabic, wanted us to do an Arabic edition. »

« We wanted to start spreading awareness on these issues. »

After nine years of publishing, the Arabic edition spurred the backlash Abdel-Hadi had feared from the start.

Other news outlets questioned why My Kali was « provoking the public » and suggested the magazine is not an officially registered title.

Some people living in the Middle East accused the magazine of being funded « by the West to implement homosexuality” and holding a « foreign agenda”.

The Media Commission of Jordan released a statement saying My Kali is indeed not registered and, if proven to be printed, a lawsuit will follow.

However, the magazine was not printed and founders have no intentions of publishing a hard copy.

« The Magazine has never aimed to undermine the traditions and culture of Jordanian society, nor does it endeavor to spread homosexuality as some have claimed, » My Kali said in a statement to Gay Star News.

« The Jordanian LGBTQ community has always been an inherent part of the country’s social fabric. It is not a foreign import or construct, nor does it have an agenda to debase Jordanian traditions. »