Montbard : Christelle Silvestre a procédé à un faux mariage homosexuel à la mairie

Bien plus qu’un spectacle, la fausse célébration lundi soir du mariage entre deux femmes à la mairie fait écho de façon brûlante avec l’actualité.

Frédérique, 43 ans, et Chloé, 38 ans, ont échangé leur consentement et ont été unies, lundi soir, par les liens du mariage à la mairie de Montbard. C’est Christelle
Silvestre, maire (PS) de la ville, qui a officié en personne. Les traditionnels articles du Code civil ont été lus par le maire et les alliances ont été échangées en bonne et due forme. Tout y était : les témoins et la famille, émus, et même le photographe, chargé par les mariées d’immortaliser l’événement.

À ceci près que ce n’était là que parodie ; pour preuve le baiser final, qui s’est limité à un échange de baisemain, au grand dam de Jean Bonnamy, premier adjoint au maire qui a – en vain – demandé le respect de la tradition. Une scène mémorable qui n’était en fait qu’un spectacle, un happening proposé par la compagnie La Fabrique à berlue, à l’issue de la présentation ­officielle de la saison culturelle 2012-2013 de la ville. ­« La troupe nous avait ­proposé une perturbation artistique de la soirée qui consistait à improviser un mariage en présence de tous ceux qui seraient présents, explique Christelle Silvestre, la maire. Ils évoquaient un mariage traditionnel, entre un homme et une femme ; j’ai pensé que, compte tenu de l’actualité, c’était bien d’aller jusqu’au bout ! » C’est donc clairement Christelle Silvestre qui est à l’origine de l’initiative.

Autocensure
Une manière pour le maire socialiste de devancer le projet de loi porté par son propre camp. Le texte devrait être présenté devant le conseil des ministres le 24 octobre et les détails et les contours précis sont encore en discussion. Les comédiens de La Fabrique à berlue l’admettent, ils n’auraient pas osé aller aussi loin sans ­­l’assentiment de l’élue PS : « Nous avions nous-mêmes songé à célébrer un mariage gay, mais nous nous sommes autocensurés », reconnaît Benoît Duvergé, président de l’association. Il était soucieux, surtout, de conserver à l’événement toute sa vraisemblance… Laquelle, signe des temps sans doute, n’a nullement été entachée : « Ça ne me change pas de ce que j’ai l’habitude de voir », a notamment admis Nicolas Barbosa, photographe professionnel qui a bien voulu se prêter au jeu.

Il n’empêche, ce mariage pas comme les autres devrait faire parler, et c’est d’ailleurs son but avoué : « On a encore trouvé le moyen de se faire taper dessus », estimait Frédéric Ravenet, conseiller municipal délégué à la communication. Non sans une certaine gourmandise…

Source : http://www.bienpublic.com/haute-cote-d-or/2012/10/10/une-ceremonie-des-plus-gays