Mali, mariage gay, non-cumul des mandats: Hollande ne craint pas “la confrontation”

François Hollande cherchait l’apaisement et le consensus. Aujourd’hui, l’heure semble être à l’action et la fermeté. Huit mois après sa prise de fonctions à l’Elysée, le chef de l’Etat fait preuve, depuis le week-end dernier, d’une détermination encore jamais vue chez ce conciliateur dans l’âme. En s’engageant frontalement dans plusieurs batailles, qui d’avance, laissent peu d’espoir au compromis, le Président rompt avec l’image d'”indécis” qui le poursuivait depuis le début de sa prise de fonction.

Sur le dossier malien, d’abord. En réagissant immédiatement, et sans hésitations à l’appel du président malien Dioncounda Traoré, le 11 janvier, François Hollande a vu son autorité personnelle renforcée. Le lendemain même, la décision était prise d’envoyer l’armée française au Mali, seule, pour stopper l’avancée des groupes djihadistes. Et comme pour souligner cette prise de décision, le chef de l’Etat a rappelé, lors de ses voeux à la presse, qu’il assumait et ne regrettait pas cet ordre.
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La manifestation contre le “mariage pour tous”, le même week-end, était une épreuve supplémentaire pour le gouvernement. Une droite activement mobilisée et plusieurs centaines de milliers de personnes dans la rue n’ont pas réussi à faire fléchir le président, qui a répété vouloir mener à terme cet engagement de campagne. Les opposants, dont la majeure partie réclame un référendum, se sont heurtés à un François Hollande inflexible et “totalement déterminé”.

Enfin, sur le cumul des mandats, le chef de l’Etat a repété, mercredi, sa “conviction” et sa “détermination” à ce que la loi soit appliquér durant son quinquennat. Et comme pour marquer un peu plus sa fermeté du moment, il a pris soin de préciser qu’elle concernerait “tous les parlementaires”, sans exception. Tant pis pour les sénateurs de son propre camp.
“Apaisement”

Pour l’heure, François Hollande semble donc bien décidé à “faire comprendre aux Français que le pays est dirigé”, alors que 63% d’entre eux désapprouvaient son action politique, fin décembre, selon un sondage ifop/JDD. Il a dailleurs tenu à le rappeler lors de ses voeux à la presse, mercredi, que s’il recherchait “l’apaisement”, cela ne devait pas être interprété comme une “crainte de la confrontation”.

De quoi résoudre des problèmes d’image récurrents. Avant même d’être élu, la droite lui avait collé l’étiquette d’un homme politique indécis. Et l’opération avait parfaitement fonctionné: en octobre dernier, un sondage Opinionway montrait que 68% des Français jugeaient que François Hollande manquait d’autorité. Et maintenant?