L’homoparentalité au coeur de la marche des fiertés de Paris

Un an après l’adoption du mariage pour tous, la marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans de ce 28 juin sera davantage revendicative que festive car, pour les associations LGBT, “le compte n’y est pas”.

“Vu le contexte de ras-le-bol d’une partie des membres des associations, nous espérons un peu plus de monde que d’habitude”, explique Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT, qui organise la marche.

Une quarantaine de chars sont donc attendus, 90 associations et environ 500.000 personnes.

Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, a déjà annoncé sa présence ainsi que Jean-Paul Huchon, président PS de la région.

Au milieu de la foule d’anonymes, les familles sont attendues en nombre car “l’égalité des droits n’est toujours pas au rendez-vous”. “Nous devons passer devant un juge pour adopter nos propres enfants. C’est à la base inadmissible et en plus cela ne fonctionne pas. Avec ces difficultés, c’est tout un pan de la loi Taubira qui tombe à l’eau et nos familles sont toujours discriminées”, se désole Marjorie Monni, porte-parole de l’Inter-LGBT en charge des questions famille.

En effet depuis l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, certains tribunaux ont accordé des adoptions à des couples d’homosexuelles, alors que d’autres, comme à Versailles ou Avignon, les ont refusées au motif que l’enfant avait été conçu par procréation médicalement assistée (PMA) à l’étranger.

“Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et ouvre la PMA à toutes les femmes, sans discrimination et nous le redirons encore samedi”, ajoute-t-elle.

A quelques heures de la marche, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a publié vendredi son premier avis concernant l’homophobie.

Elle note que “l’intolérance envers les personnes homosexuelles demeure largement présente”. “Paradoxalement, dans un contexte où la tolérance à l’égard de l’homosexualité s’accroît dans la société, on relève pourtant une banalisation des attitudes et discours homophobes, lesbophobes et transphobes”, ajoute-t-elle, appelant le gouvernement à renforcer la prévention notamment à l’école.

AFP