L’évêque de Coire « regrette d’avoir été mal compris » ? Il persiste pourtant !

L’évêque de Coire « regrette d’avoir été mal compris » ? Nous réclamons donc la condamnation de ses propos !

Dans un communiqué publié ce lundi sur le site du diocèse, Vitus Huonder précise qu’il « ne voulait en aucun cas déprécier les homosexuels », mais affirme que ces derniers « violent la loi naturelle » et qu’ils doivent choisir la voie de la chasteté.

Il avait notamment cité un verset particulièrement virulent du Lévitique, lors de son discours au congrès du Forum Deutscher Katholiken, avant d’estimer que ce passage biblique devrait suffire à « remettre dans la bonne direction la question de l’homosexualité du point de vue de la foi »: « Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu’ils font tous les deux est une abomination: ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux. »

Nous ne sommes pas des curés ! A chacun sa voie mais visiblement, « Monsignor » semble également s’être trompé dans l’appréciation de ses fonctions.

« Quand les saintes Écritures disent que quelque chose est une abomination devant le Seigneur, nous devons, nous les hommes, ne pas laisser croire que cela arrive par amour, que c’est une bonne chose et que cela pourrait faire l’objet d’une soi-disant bénédiction » affirme le prélat. Il est donc encore nécessaire de lui rappeler que selon ce même Lévitique, lui et toute sa confrérie, le sont également « abominables ».

Ainsi, peu importe ses regrets : Nous réclamons une prise de position de la Conférence des évêques suisses et la condamnation de ses propos !

>> Nommé vicaire général du diocèse de Coire en 1990 par le contesté Wolfgang Haas, puis évêque en 2007 par le pape Benoît XVI, Vitus Huonder n’en est pas à sa première déclaration virulente contre les personnes LGBT.

A l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme, le 10 décembre 2013, le religieux avait rédigé une lettre pastorale pour dénoncer la « théorie du genre ». « Qu’il y ait des troubles psychiques et physiques de l’identité sexuelle ne justifie pas que l’on supprime les différences fondamentales entre les hommes et les femmes », écrivait-il. Il détaillait alors comment «l’éducation sexuelle immorale» détruisait les piliers de la société.

« Selon la théorie du genre (Genderismus), toute pratique sexuelle (lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles) est équivalente à l’hétérosexualité. Toutes les formes de relations doivent avoir accès au “mariage” et donc aux méthodes artificielles de procréation et d’adoption d’enfants. Les gens sont privés de la boussole morale nécessaire au bon usage de leur liberté, qui leur permet de remplir leur tâche de parents, de mère ou de père », martèle l’évêque.

A la suite de cet écrit largement condamné dans la presse alémanique, le porte-parole de l’évêché expliquait au Blick que l’Eglise catholique était victime de « discrimination »: « Celui qui approuve les exigences du lobby homosexuel est jugé bon. Celui qui s’exprime autrement est considéré comme homophobe et mauvais. C’est profondément anti-libéral et contraire à la liberté de pensée et de croyance », argumentait-il.

Vitus Huonder ne s’est jamais écarté de cette ligne ultra-conservatrice. Cet hiver, il faisait de nouveau les grands titres en exigeant d’un prêtre qui avait béni une union homosexuelle à Bürglen (Uri) de quitter son église. La nouvelle avait provoqué une vague d’indignation. La communauté avait lancé une pétition et récolté plus de 40 000 signatures. Pourquoi aucune réaction des instances ?

Le prêtre a pu finalement conserver sa place en promettant fin avril de ne plus jamais bénir des couples du même sexe. «Je suis prêt à respecter la ligne imposée par l’évêque Vitus Huonder», expliquait-il fin juin à la Neue Luzerner Zeitung. Il ajoutait néanmoins qu’il pourrait reconsidérer sa position, si « l’évêché changeait de ligne ».
Mais aucun bouleversement n’est en vue. La Conférence des évêques suisses (CES) rappelait cet hiver que tous les individus, y compris homosexuels, pouvaient être bénis, mais « pas leur union ». Vitus Huonder avait déjà qualifié ces actes d’« abomination devant le Seigneur ».

Les positions conservatrices de l’évêché de Coire ne manquent pas d’exaspérer certaines communautés catholiques. Deux mille personnes ont manifesté en mars 2014 à Saint-Gall, exigeant le retrait de Vitus Huonder. L’évêque Wolfgang Haas avait lui-même été muté au Liechtenstein, à la fin des années 1990, sous la pression populaire.

La cité de Zwingli, qui compte quelque 390 000 catholiques, se bat depuis des décennies pour avoir son propre évêché. Selon la NZZ, les évêques suisses auraient abordé la question lors d’une visite à Rome l’année dernière. Selon le porte-parole du Synode zurichois, Aschi Rutz, l’affaire est désormais aux mains d’un nonce apostolique, précise le quotidien zurichois.

Vitus Huonder devrait quitter le diocèse en 2017, à l’occasion de ses 75 ans. Nous pensons qu’il serait utile qu’il en soit exclu bien plus rapidement.

Rappelons que la reconnaissance des couples homosexuels est justement l’une des questions en débat au sein de l’Église, à l’approche du synode des évêques sur la famille qui aura lieu au mois d’octobre.

Pour signer la pétition et exiger la condamnation des propos du prélat :

STOP HOMOPHOBIE​
avec Sandrine Hochstrasser